MONSTRES & Cie :
LES YOKAI DANS LA POP-CULTURE
Aujourd’hui, on va parler des Yōkai, ces monstres folkloriques japonais aux caractéristiques plus bizarres les unes que les autres. Mais puisqu’on est sur un blog traitant de pop-culture aux travers de comics/cinéma/mangas, on va surtout se pencher sur 4 films et quelques œuvres issues de la pop-culture ayant un rapport avec ces mythes japonais. Mais d’abord, une introduction rapide destinée aux non-initiés.
Niveaux d’appréciation des oeuvres :– À goûter
– À déguster
– À savourer
SOMMAIRE

Extraits du Hyakkai zukan (« rouleaux de dessins de cent yōkai »)
achevé en 1737 durant l’ère Edo par l’artiste Sawaki Sūshi
1. UN BRIN D’HISTOIRE
Les légendes japonaises ont quelque chose de fascinant. Bon, ça aide d’être un passionné de mythologie pour apprécier. Mais disons que le folklore japonais a quelque chose de très singulier. Principalement parce que les japonais, du moins à une époque lointaine, étaient un peuple animiste. En gros, ça veut dire que leurs légendes sont basées sur la croyance en une multitude d’esprits et de dieux, présents dans chaque élément de leur vie : objets, montagnes, fleuves, etc. Et ces croyances, ce sont les racines du shintoïsme qui est la religion la plus ancienne connue du Japon, avant que le bouddhisme soit importé d’Asie centrale au VIème siècle.
On connaît peu de choses du shintoïsme si ce n’est que ses origines datent de quelque part vers la fin de la période Jōmon (-10 000 à -300 avant notre J.C…ouais, c’est une sacrée longue période.) Mais le shintoïsme a encore des millions de pratiquants au Japon de nos jours. A une époque, les japonais étaient divisés en tribus avec chacune des croyances différentes avant que s’installe un système d’empire et que les dieux prédominants soient établis en fonction des croyances des puissants. En un sens on pourrait rapprocher ça de certaines légendes qui existent encore en France dans certaines régions (comme la Bretagne par exemple) sans qu’elles soient considérées comme une religion dominante.
Toujours est-il que depuis une lointaine époque, les japonais ont adoré les kamis (dieux ou esprits représentant des lieux ou des forces naturelles) et construit des autels ou sanctuaires religieux dans chaque village pour honorer leurs divinités et s’accorder leur protection.

De beaux animes plein de créatures légendaires
Par extension de ces croyances qui donnent une voix aux pierres et autres éléments inanimés, sont nés les Yōkai. Ces créatures mythologiques ne sont pas un délire de gosse, ce sont des vestiges à valeur anthropologique d’une culture très ancienne. Et depuis quelques années, ces étranges créatures sont revenues sur le devant de la scène.
Certains de ces monstres sont devenus plus connus via des œuvres comme LETTRE A MOMO ou le très connu VOYAGE DE CHIHIRO de Hayao Miyazaki, un excellent dessin animé. Ce sont principalement les animes japonais qui ont ramenés les Yōkai sur le devant de la scène. Il en existe un paquet mettant en scène des noppera-bô (des « sans visage »), des bakeneko (des monstres chats) alors que d’autres créatures restent plus obscures comme le shirime (sans doute parce qu’esthétiquement, le shirime est un humain tout nu avec un œil à la place de l’anus.) Mais on ne va pas trop rentrer dans les nuances trop compliquées puisque techniquement les japonais ont aussi le terme de mononoke ou ayakashi pour définir les esprits vengeurs (des Yōkai pas sympas, quoi.)
Comme il faudrait 20 articles pour parler de tous les animes de Yōkai, je vais vous parler de vieux films. Parce que oui, vous allez voir que ça ne date pas d’hier la présence de ces bestioles dans le 7ème art. Je me réserve juste une dernière partie d’article pour parler des Yōkai dans d’autres médias.

Les films de la Daiei
2. LES FILMS
Parlons d’abord de la trilogie des YOKAI MONSTERS datant de la fin des années 60. Ceux-ci sont réalisés par le studio Daiei, plus connu pour avoir produit RASHÔMON d’Akira Kurosawa en 1950. Mais dans les années 60, ce studio s’est lancé aussi dans le film de monstre (kaijû eiga) avec les films GAMERA pour concurrencer le GODZILLA de la société Toho.
Puis en 1966, Daiei confiera le premier opus de la série de films DAI MAJIN (qui deviendra une trilogie) au duo Kimiyoshi Yasuda, un des réalisateurs de la saga ZATOÎCHI (le samouraï aveugle), et Yoshiyuki Kuroda, créateur d’effets spéciaux. Suite au succès rencontré par ces films, le même duo de réalisateurs se lancera dans la trilogie des films de Yōkai.
Holà les gars, fallait pas prendre les malédictions à la légère !
LA MALEDICTION DES YOKAI (1968) 
L’intrigue de ce film prend place dans un Japon féodal et tourne autour d’une famille tenancière d’un hôtel qui est menacée de se faire mettre dehors par un riche seigneur qui veut construire une sorte de maison close à côté. Pour ce faire, il va détruire un autel religieux jugé inutile (car hérité des vieilles croyances obsolètes) et s’installer. Sans entrer dans tous les détails, ce film nous présente une lutte des classes avec des bourgeois avides de richesses qui piétinent les plus pauvres et ne montrent aucun respect pour les traditions (ils refuseront aussi de se plier au rituel anti-malédiction après une soirée folklorique où un conteur leur relate 100 histoires de fantômes). Les personnages principaux sont les opprimés, en particulier une jeune femme qui perdra père et grand père au cours du film, ainsi qu’un mystérieux samouraï sans maître.
Les Yōkai apparaissent peu. Mais ils ne sont pas là pour plaisanter. Il y a bien un Yōkai amusant qu’on retrouvera dans le second film, le kasa-obake (un monstre parapluie unijambiste avec un œil et une langue) qui se manifeste sans agressivité au fils attardé et innocent du riche seigneur, mais la plupart des autres monstres vont intervenir pour punir les malfaisants en les poussant à s’entretuer ou en les terrifiant.
Certaines apparitions très réussies impliquent la figure du noppera-bō : le Yōkai « sans visage », ou même le rokurokubi : la femme au cou qui s’allonge.
Ce film est pour moi un des meilleurs des trois. Il y a peu de créatures mais elles sont utilisées à bon escient pour donner un aspect assez inquiétant et sombre au film.

Même pas peur du ridicule ! Les Yōkai le sont par essence pour des yeux occidentaux.
LA GUERRE DES YOKAI (1968) 
J’ai vu ce film en premier par erreur. Alors que je pensais qu’il représentait la genèse du projet des films de Yōkai avec un ton plus humoristique, il faut alors le considérer plutôt comme une parenthèse plus délirante dans la saga, destinée à être un film plus familial avec de l’humour et des monstres plus rigolos qu’effrayants. Cela dit, le film contient malgré tout des éléments assez gores, donc soit je me trompe sur le public visé, soit le choc des cultures fait des siennes et les japonais ne montrent pas le même type de films à leurs enfants.
Une comédie aux allures de conte horrifique
Dans ce film, un ancien monstre babylonien du nom de Daimon est réveillé par des chasseurs de trésors. Ce dernier, qui ressemble quand même pas mal à un monstre japonais à en juger par son nom, ses pattes d’oiseaux, ses plumes partout et sa tronche de courgette, va se rendre dans un Japon de fin de XIXème siècle (non, il ne voyage pas dans le temps, c’est juste l’époque où se déroule le film.) Là bas, il va assassiner un gentil seigneur et prendre son apparence (après avoir bu son sang.) En usurpant cette identité, il va mener la vie dure à ses sujets et à sa propre famille en profitant de son autorité pour exiger qu’on lui apporte du sang. Il va corrompre certains de ses serviteurs tandis que d’autres vont lui obéir de manière perplexe face à un tel changement d’attitude. Cette incursion de ce démon va déranger un kappa (un lutin des eaux) qui va appeler ses autres amis Yōkai pour qu’ils l’aident à se débarrasser de ce démon d’un autre pays. Parce que zut enfin, ils ont leur fierté de monstres japonais et ce démon là, il est trop dangereux ! C’est pas bon pour les affaires des monstres farceurs.

Une foire aux monstres tantôt comiques tantôt flippants
Bon vous l’aurez compris, le film ne se prend pas vraiment au sérieux. C’est un conte gentillet (sur le fond, car avec quelques visuels violents sur la forme) qui ne cherche pas à terrifier mais à proposer une sorte de spectacle de marionnettes et de monstres en caoutchouc qui se battent pour faire fuir le vilain démon et aider les humains.
Le film a pris un coup de vieux sur certaines scènes mais les maquillages et costumes, bien que ridicules, sont plutôt réussis. Car ridicules, ils le sont délibérément. Les Yōkai ont toujours eu un design grotesque souvent comique. Mais certains, comme la femme au cou qui s’allonge, revêtent tout de même un côté inquiétant. Les décors sont soignés et l’atmosphère mystérieuse fort bien rendue. Certains plans montrant un temple en ruine dans la cambrousse japonaise au clair de lune n’ont rien à envier à la photographie de certains films fantastiques britanniques du studio HAMMER de la même époque. Les combats par contre font assez cheap. Mais puisque le film est davantage un conte amusant qu’un film cherchant à être impressionnant, cela reste tout de même très divertissant et une curiosité charmante à découvrir.

Le troisième film d’une saga n’est jamais le meilleur
LA LEGENDE DES YOKAI (1969) 
Ce film-là, il n’est pas génial. Sans être mauvais, il fait un peu trop penser au premier. Et les monstres sont très rares aussi donc il n’a pas les qualités divertissantes grand-guignolesques du second film non plus. Il reste bien réalisé mais fait redondant. Un clan assassine le chef d’un autre clan dans les montagnes malgré les avertissements d’un moine qui leur dit de ne pas verser du sang en ce lieu (dans le premier film il y a aussi une histoire comme ça.) Le chef du « méchant clan » voulait récupérer un document compromettant ses activités illicites. Ce document tombe entre les mains de la petite fille du moine, Miyo. Ce dernier, mourant, dit à Miyo de se rendre à l’auberge de Yui pour y trouver son père qu’elle n’a jamais connu. Et le film consiste grosso modo en une poursuite entre les méchants qui veulent attraper la petite et des affrontements entre eux et des protecteurs que Miyo va rencontrer.
Bon…vous avez encore ignoré les avertissements, hein ?
J’en profite pour préciser que, même si je n’aime pas être méchant envers les enfants-acteurs, la gamine est vraiment trop petite pour jouer correctement la comédie. Le film reste sympathique tout de même, surtout lorsque vient la révélation de l’identité du père qui fait hélas partie des sales types, et la rédemption qui peut sauver certains coupables des Yōkai vengeurs. Bref, ça se regarde, mais je préfère les deux premiers films. Le premier pour un aspect plus soigné des personnages, un ton un peu plus sombre et les manifestations des Yōkai réussies, le deuxième pour son côté divertissement bon-enfant un peu ridicule mais très enthousiasmant.

Takashi Miike aux commandes d’un film familial ? Euh…c’est inquiétant.
LA GUERRE DES YOKAI (2005) 
Ce reboot de Takashi Miike n’est pas un remake et propose une histoire nouvelle. Celle-ci traite d’un ancien humain devenu Yōkai prénommé Kato qui réveille l’esprit de la rancœur qui condense toute la frustration et la tristesse des objets que les humains ont pris l’habitude de jeter dans la société de consommation actuelle. Et grâce à cet esprit maléfique, il veut détruire les humains. Il capture des Yōkai pour les transformer en monstres mécaniques destructeurs. Et un jeune garçon, héritier de la tradition du chevalier Kirin et aidé par de sympathiques Yōkai ayant échappé à Kato, doit trouver une épée magique pour vaincre le méchant.
De jolis maquillages, d’horribles CGI, un rythme chaotique
C’est aussi un film plus ou moins familial que je trouve super violent pour des enfants mais bon…là n’est pas le problème. Ce film est pas mal décevant parce que, même s’il a de bonnes idées, de super maquillages, il a aussi les pires effets numériques que j’ai jamais vus, tout droit sortis d’une Playstation 2. Je n’aime pas être méchant envers les effets spéciaux vu que j’adore les vieux films mais je préfère 100 fois voir une marionnette mal animée mais qui parait réelle, que des images 3D de jeux-vidéo qui bougent bien mais sont atrocement mal intégrées au film. Ça me sort du film. Bien sûr c’est lié au budget, le film a 20 ans, ce n’est pas Hollywood…et donc ça ressemble à des effets numériques du début des années 90…mais je ne sais pas…il aurait fallu essayer de les éviter au maximum et rester sur des effets artisanaux. Le problème des effets numériques mal foutus, c’est qu’ils n’ont aucun charme.

De bonnes intentions mais un résultat visuel quand même très fake
Et le film est tout sauf subtil (en même temps la subtilité et Takashi Miike, ça fait 12.) C’est un condensé de l’intégralité des monstres répertoriés dans les vieux films qui se croisent, se battent, font la fête, dans une surenchère hystérique. Donc il y a plein de trucs en images de synthèse moches. D’un autre côté, je pourrais aussi saluer la mentalité « on n’a pas assez de pognon, mais on s’en fout, on le fait quand même » et sans doute que certains seront moins regardants que moi car ce film a sa fanbase. Et ça peut se comprendre. Le film n’est pas idiot, son histoire est une fable écologique qui critique la société de consommation et l’irresponsabilité des humains qui font de leur monde une décharge (et quoi de mieux qu’un film sur les croyances animistes pour critiquer le gaspillage d’objets ?) Mais pour ma part, c’était parfois bien trop laid visuellement pour que je mette une bonne note.
Bref en gros les vieux films, malgré leur aspect daté, m’ont vendu plus de rêve.
3. LES YOKAI DANS D’AUTRES MEDIAS :
Il est temps de faire des apartés pour parler de quelques incursions des Yōkai dans des médias variés récents.

Un jeu vidéo japonais faisant la part belle aux créatures mythologiques
Le jeu-vidéo MURAMASA REBIRTH (2013) 
Ce jeu-vidéo du studio Vanillaware est une version améliorée d’un jeu sorti sur Wii en 2009 sous le nom de MURAMASA : THE DEMON BLADE. Proposant une nouvelle traduction plus fidèle des dialogues (et parfois plus crue) ainsi que de nouveaux personnages dans des campagnes bonus via 4 DLC (downlodable content), c’est un jeu qui fait la part belle aux légendes sur les Yōkai, fantômes et autres kami de l’archipel. Ce jeu regorge de boss aux designs les plus dingues les uns que les autres, et vous propose au travers de différentes campagnes (DLC inclus) d’incarner soit un ninja maudit, une des filles de Lord Enma (le seigneur des Enfers), un bakeneko souhaitant venrer la mort de sa maitresse, ou même un humble paysan.
Les boss sont la partie la plus amusante du jeu, et ils couvrent un large panel de kami (comme Raijin et Fūjin, les dieux du tonnerre et du vent ici présenté comme un couple délirant), Yōkai, sorcières, démons et autres créatures bizarres (comme le Tanuki, raton laveur aux testicules géantes symboles de bonne fortune.)

De haut en bas, un démon Aobōzu (moine bleu dévoreur d’enfants), un wanyūdō (un yōkai en forme
de roue en feu) et un shirime qui se promène aux côtés d’un otoroshi (gardien des temples)
L’anime NATSUME YUUJINCHOU (2008 – 2024) 
Dans les mangas sortis chez nous, il existe aussi une saga assez populaire au Japon, LE PACTE DES YOKAI . Je n’ai pas lu le manga mais j’ai vu 5 saisons (de 10 ou 12 épisodes chacune) de l’adaptation en anime (non-sorti chez nous mais qui existe en version sous-titrée par des fans) Cette série se nomme NATSUME YUUJINCHOU (et aura droit à une septième saison en 2024. Plus de 15 ans de longévité !)
L’histoire est celle d’un jeune garçon orphelin, pris en charge par une famille d’accueil, un peu solitaire, et qui a la faculté de voir les Yōkai (alors qu’en général personne ne les voit s’ils n’en ont pas envie.) Il a hérité de sa grand-mère, qui disposait du même don, un manuscrit contenant le nom de nombreux Yōkai. Or, quand leur nom est détenu par une personne, les Yōkai sont tenus de lui obéir.
Certains Yōkai sont très attachants, d’autres sont malheureux, ambigus ou carrément mauvais
Natsume sera approché par un très puissant Yōkai qui dit vouloir lui dérober ce manuscrit mais décide finalement de lui servir de garde du corps face à d’autres Yōkai potentiellement dangereux qui voudraient obtenir ce manuscrit. Ce puissant Yōkai se transforme en gros chat paresseux (une sorte de Garfield) surnommé Nyanko senseï, visible de tous, pour rester aux côtés de notre protagoniste. On devine, même s’il prétend le contraire en continuant de dire qu’il lui volera le manuscrit un jour, qu’il s’est attaché à Natsume.
Natsume décide de rendre leur nom aux Yōkai autrefois piégés par sa grand-mère qui, comme on le comprendra, était une femme assez seule, isolée des autres à cause de son secret qui la faisait passer pour une folle. On devine que son petit-fils a le même problème même s’il a accepté son don (c’est surtout dans des flash-back qu’on découvrira une période où il considérait ce pouvoir comme une malédiction.)

Bons sentiments, comédie et destins tragiques
Globalement, c’est une série qui raconte de courtes histoires en 1, 2 ou 3 épisodes. On y parle d’amitié (Natsume va se faire des amis qui le croiront), de traumatismes liés au rejet ou à la solitude, de tolérance, et en fonction des Yōkai que notre héros rencontrera, d’amour, de culpabilité, de beaucoup de choses rendues possibles via des créatures tantôt tragiques, comiques, cruelles, solitaires ou désespérées. Certains Yōkai cherchent des amis, d’autres font semblant d’en chercher et jouent à des jeux mortels, etc. C’est un anime contemplatif dont certaines histoires font l’effet d’un baume au cœur par leur poésie digne d’un Miyazaki…et d’autres peuvent faire verser une larme ou juste faire rigoler un coup.
Ce n’est pas forcément une série où on enchaine les épisodes rapidement puisque le format « courtes histoires » n’impose rien. On peut trouver qu’il manque un fil rouge (même si techniquement il y a parfois des personnages qui reviennent, ou des conflits avec des exorcistes qui durent une saison entière) mais c’est globalement une série apaisante et fort sympathique. Et Nyanko senseï sous sa forme de gros chat ridicule apporte une touche de comédie bien trouvée.
Ceci conclut notre tour d’horizon sur les Yōkai et cette petite plongée dans une culture étrange éloignée de la nôtre.

Le gashadokuro (squelette affamé), dans une peinture traditionnelle datant de 1844,
dans le jeu-vidéo Muramasa Rebirth , et dans le dessin animé Pompoko