VERS L’INFINI ET AU-DELÀ
Chronique de la série STAR TREK : TOS saison 1
Date de diffusion : 1966 – 1969
Genre : Science-fiction, mystère, aventure
Réalisateurs : Gene Roddenberry et autres
Niveaux d’appréciation :– À goûter
– À déguster
– À savourer
Aujourd’hui nous allons nous pencher sur la série TV des années 1960, STAR TREK, à présent rebaptisée STAR TREK : THE ORIGINAL SERIES ou TOS pour les intimes (parce qu’il fallait bien la différencier lorsque de nouvelles séries ont débarqué).

L’équipage principal
INTRODUCTION
J’ai récemment décidé de me pencher vraiment sur la série originale dont je n’avais vu que quelques épisodes et la regarder en entier. STAR TREK est aujourd’hui réputée comme une série fondatrice de la science-fiction sur petit écran qui a ses nombreux fans, et parfois aussi comme un monument du kitsch car les moyens techniques ainsi que le budget limité pour l’époque ne permettaient pas d’en faire un spectacle impressionnant. Je tiens à préciser que je l’ai regardée en VO, car à ma connaissance la série n’a jamais bénéficié d’une VF, mais seulement d’une VQ (version québécoise), et sans vouloir offenser nos amis québécois, certains choix de doubleurs ou les réminiscences d’accents québécois plus ou moins prononcé ne font que rendre la série plus difficile à prendre au sérieux.

Ah, l’affrontement contre le Gorn ! On fait pas mieux en matière de kitsch
Je vous propose de faire une analyse de ce que la série a à offrir puis de découper cet article en 3 parties chacune consacrée à une saison.
LE CONCEPT
STAR TREK, ce sont les aventures futuristes (plus de 200 ans après notre ère) de l’équipage de l’USS Enterprise, gigantesque vaisseau de Starfleet Command abritant plus de 400 membres, ayant pour mission d’explorer la galaxie à la recherche de formes de vie pour le compte de la Fédération des planètes unies. Cet équipage est dirigé par le capitaine James T. Kirk (William Shatner) qui peut compter sur son second Mr. Spock (Leonard Nimoy), un extraterrestre Vulcain (un des peuples unis aux terriens, connu pour avoir très peu d’émotions), son ami le Dr. Leonard « Bones » McCoy (Deforest Kelley), médecin chef, ainsi que d’autres officiers tels que le lieutenant Uhura (Nichelle Nichols), responsable des communications, et le lieutenant Sulu (George Takei), timonier.

James T. Kirk et le docteur Leonard McCoy
Chaque épisode est indépendant et nous raconte une mésaventure de ces personnages, qu’ils soient face à la découverte incroyable d’une entité ou planète inconnue, prisonniers dans un endroit ou même dans le temps suite à un accident, ou encore directement menacés par un ennemi malveillant.
Cette série est une des premières œuvres audiovisuelles à avoir établi les codes du space opera avec exploration spatiale à grande échelle, guerres intergalactiques (davantage évoquées que montrées, toujours à cause du budget) et une certaine rigueur dans le réalisme scientifique. Avant cela, le space opera n’existait que dans les revues pulp (comme les récits CAPTAIN FUTURE d’Edmond Hamilton, adaptés en dessin animé par les japonais sous le nom de CAPITAINE FLAM en 1978).

Le lieutenant Uhura et Mr. Spock
Ce sont surtout les scénarios de STAR TREK qui ont retenu l’attention, faute de pouvoir véritablement briller sur le plan visuel. Beaucoup d’épisodes se déroulent à l’intérieur du vaisseau Enterprise, et ceux qui se passent en extérieur souffrent de décors en carton pâte qui ont leur charme malgré tout, mais accusent le poids de l’âge. La série pourrait aussi faire sourire par sa technologie ultra avancée qui présente toujours les ordinateurs comme d’énormes machines avec de gros boutons poussoir qui ne font plus illusion et évoquent toujours les années 60 plutôt que le futur.

Hikaru Sulu et Pavel Chekov
A noter que la série a bénéficié d’une version remasterisée qui remplace la plupart des maquettes de vaisseaux et autres planètes par des effets numériques plus modernes. Cela concerne essentiellement les plans dans l’espace, les vaisseaux et autres phénomènes étranges colorés se déroulant dans le vide sidéral. La vraie plus-value pour moi vient de la variété des plans, car en effet là où les vieux effets étaient le plus déplaisants, c’est quand des plans identiques étaient réutilisés plusieurs fois pour meubler. Je ne considère pas que les vieux effets doivent disparaitre mais les nouveaux étaient une bonne idée et je trouve pertinent de proposer dans les coffrets blu-ray disponibles les deux versions pour contenter tout le monde.
Tout amoureux d’images spatiales insolites appréciera tout de même le rendu moderne et la non-réutilisation ad nauseam des mêmes plans
Je comprends que tout le monde ne puisse pas faire l’effort de remettre dans le contexte de l’époque cet aspect daté, mais je pense que le meilleur état d’esprit pour aborder cette série est de se dire que vous allez regarder des petites pièces de théâtre. L’important n’est pas tant l’aspect visuel vieillot mais les idées, qui le sont tout de même moins. En effet, les histoires de STAR TREK rappellent à bien des égards les récits créatifs et avant-gardistes de science-fiction des EC comics, WEIRD SCIENCE et WEIRD FANTASY. Gene Roddenberry, la tête pensante à l’origine de STAR TREK nous présente un futur plus utopique que dystopique où les humains ont apprivoisé l’espace, formé des alliances avec d’autres peuples et cherchent à découvrir davantage de formes de vies et civilisations en adoptant une approche pacifique. L’humanité s’est élevée, et s’il y a toujours quelques conflits par ci par là, les récits tournent rarement autour d’attaques ou de guerres, mais souvent d’incompréhension face à un mystère, de choc de cultures entre des peuples qui ne se comprennent pas, d’avaries techniques provoquant des accidents terribles et nécessitant un sauvetage, etc. Et cela fonctionne très bien, malgré évidemment des épisodes parfois redondants dans leur thématique.
Le légendaire générique
On notera tout de même quelque chose de relativement « cocasse ». Les femmes dans STAR TREK ! Oui, nous sommes dans les années 60 et les rôles donnés aux femmes ne sont pas beaucoup plus valorisant que dans d’autres films de l’époque. Ce ne serait pas très gênant dans tout autre type de récit, mais dans un univers futuriste ayant aboli le racisme et les guerres, force est de constater que la condition des femmes est encore un peu à la ramasse. Pas de femmes capitaines, des remarques sexistes de la part des hommes…sans parler du fait que l’uniforme réglementaire des femmes semble être constitué de collants bien moulants et d’une jupe ultra courte. Si les amateurs de jolies jambes ne s’en plaindront pas, ça fait un peu tâche dans cet univers super progressiste du XXIIIeme siècle. Rien de dramatique mais la série n’échappe pas, même idéologiquement, à son époque. Alors que pour la paix dans le monde et le pacifisme envers d’autres espèces, on est large hein, STAR TREK propose encore une utopie qu’on n’est pas prêts d’atteindre.

Mudd’s women : un épisode qui n’a pas un mauvais message de fond, mais quand même un peu beauf
LA SAISON 1
Abordons à présent la première saison, et nous étudierons les qualités et défauts plus en détails en nous concentrant sur certains épisodes. Déjà, il faut savoir que l’ordre de diffusion des épisodes diffère de l’ordre de production. Sans parler du premier épisode pilote « The cage » qui a été refusé par la NBC et plus tard réintégré dans un épisode spécial en deux parties, le reste de la série se présente en réalité ainsi :

C’est bon, z’avez tout lu ? Je vous épargne les 71 autres épisodes
La nature indépendante des histoires rend effectivement possible une diffusion dans un ordre différent, mais ce choix n’est pas non plus très pertinent. Par exemple le Dr. McCoy apparait pour la première fois dans l’épisode 2 (diffusé en 10ème position). Il est donc curieusement absent de l’épisode « Where No Man Has Gone Before » diffusé en 3ème position, alors qu’il était là dans l’épisode « The man trap » diffusé en tout premier. Et c’est la même chose pour Uhura. Mais le plus grave c’est que les 5 premiers épisodes diffusés ont une structure bien trop similaire. Alors que conserver l’ordre de production aurait amené certains épisodes plus originaux venant casser la monotonie comme « The Corbomite Maneuver ». Il serait intéressant de tenter le visionnage par ordre de production et non de diffusion de l’époque.

Uhura a sa scène d’introduction avec Spock dans « The man trap » (5ème épisode produit) diffusé en premier, puis disparait donc pendant 4 épisodes.
Globalement il y a peu de ratés dans la saison 1 et les pires épisodes restent plutôt rigolos (« Shore Leave », « Mudd’s women), ou juste ennuyeux (« Miri », « Operation : annihilate »), et pas encore embarrassant comme dans la saison 3. « The Alternative Factor » par contre est surement un des pires épisodes par son côté « trip confus sous acide » qui n’a aucun sens, et involontairement comique quand à plusieurs reprises McCoy promet qu’un intrus confiné à l’infirmerie ne risque pas de s’échapper…avant de sortir en laissant la poste ouverte.
EPISODE 5 (épisode 4 produit) : THE ENEMY WITHIN 
Les 5 premiers épisodes sont bons mais l’aspect un poil redondant pourra empêcher de les apprécier à leur juste valeur (mettre « Charlie X » et « Where No Man Has Gone Before » l’un après l’autre est sans doute le plus assommant, puisqu’il s’agit dans les deux cas d’une histoire impliquant un personnage ayant obtenu des pouvoirs quasi divins et faisant n’importe quoi avec). Néanmoins les deux épisodes sont recommandables. Mais parlons plutôt de « The enemy within ».
Le pitch : suite à un dysfonctionnement du téléporteur qui habituellement transporte les membres d’équipage du vaisseau à terre (et inversement), le capitaine Kirk se retrouve scindé en 2 entités opposées : une bienveillante et l’autre maléfique.

Kirk et son double
L’idée peut sembler un poil risible, mais le prétexte (car c’en est un) permet une étude du personnage de James T. Kirk via le « mythe » de Jekyll et Hyde. Mais en réalité, il ne s’agit pas simplement d’une version gentille et méchante de Kirk qui sont sorties du téléporteur. La version bienveillante du capitaine va rapidement s’avérer faible et indécise, amorphe, manquant de caractère. Tandis que la version plus agressive qui va harceler sexuellement un membre d’équipage et en attaquer d’autres représente aussi la force de caractère, l’affirmation de soi, l’instinct de préservation, mais avec également tous les bas instincts de la nature humaine désinhibés (en gros l’animal privé d’empathie, mais pas « le mal »). Le thème de l’épisode est de se questionner sur notre nature, sur le fait que personne n’est parfait, que rien n’est manichéen et que chacun a une part sombre qu’il faut savoir museler par respect envers autrui et pour mieux vivre en société. Un sujet universel toujours d’actualité surtout de nos jours où les messages politiques insérés au forceps dans les œuvres de la pop culture ressemblent davantage à des sermons bien-pensants condamnant l’impureté. D’ailleurs certains reprochent à cet épisode de faire l’apologie du harcèlement sexuel en osant sous-entendre que nos bas instincts ont leur importance. Sauf qu’ils ont effectivement leur importance, que ça leur plaise ou non. C’est parfois dans nos instincts primaires qu’on trouve la force de se battre et de survivre, et même de protéger. Le tout étant de les canaliser sans les laisser nous dominer, ce que les détracteurs de l’épisode semblent curieusement oublier : effectivement le côté « animal » privé d’empathie seul ne serait pas adapté en société, c’est tout le sujet justement !

Et l’un ne peut survivre sans l’autre
On pourra trouver que William Shatner surjoue (et c’est le cas) mais cela fait aussi partie du charme de la série. De toutes façons si le jeu d’acteur un peu outré et le côté kitsch des décors vous font fuir, la série n’est pas pour vous.
EPISODE 7 (épisode 10 produit) : WHAT ARE LITTLE GIRLS MADE OF ? 
Le pitch : Le capitaine Kirk et l’infirmière Chapel se rendent sur la planète Exo-III pour retrouver le scientifique Roger Korby, le fiancé de cette dernière, dont elle n’avait plus de nouvelles. Mais sur place, le docteur Korby agit bizarrement et Kirk se retrouve prisonnier alors que son hôte lui explique qu’il a découvert comment améliorer l’espèce humaine grâce à ses androïdes.

Kirk prisonnier d’un savant fou
Un des premiers épisodes qui se passe principalement en dehors de l’Enterprise, sur une planète aux décors certes en carton pâte mais délicieusement exotiques et inquiétants telle une base secrète d’un méchant de James Bond. Les personnages sont aussi colorés et originaux avec notamment la présence imposante du géant Ted Cassidy dans le rôle de Ruk, un androïde très ancien conçu par une race disparue. On pourra sourire du procédé utilisé par le docteur Korby pour « copier » un être humain sous forme d’androïde (on met de la matière première ainsi que le modèle humain dans une grande essoreuse à salade, on bombarde de rayons machintruc et hop ça fait des Chocapic ! Euh…un androïde.) Cependant les thèmes de fond de l’épisode sont intéressants (le questionnement sur la frontière entre l’homme et la machine, sur l’utilité des émotions dans le développement, le possible échec de la logique face aux émotions pourtant destructrices, etc.) De plus, l’épisode nous réserve une révélation finale qu’on ne voit pas forcément venir et une conclusion douce-amère qui rend l’épisode dramatique et particulièrement mémorable. Un épisode sur le thème du savant fou plutôt réussi avec une ambiance un poil horrifique (toutes proportions gardées).

Ted Cassidy dans le rôle du colosse Ruk
Un épisode quelque peu similaire mettant en scène un scientifique ayant perdu la raison, noyé dans son travail et sa recherche de l’amélioration de l’espèce est l’épisode 9 (le 10ème produit) : DAGGER OF THE MIND où il s’agit cette fois d’un directeur de colonie pénitentiaire qui expérimente un « neutraliseur neural » sur ses détenus.
EPISODE 13 (épisode 12 produit) : THE CONSCIENCE OF THE KING 
Le pitch : Kirk, descendu à terre, assiste à une pièce de théâtre avec un ancien ami officier. Ce dernier affirme avoir reconnu dans le rôle de MacBeth Kodos l’exécuteur, un ancien dirigeant d’une colonie terrienne dans laquelle Kirk a vécu dans sa jeunesse. Kodos serait responsable de la mort de 4000 personnes, d’où le nom qui lui a été donné. Peu de temps après, cet officier meurt assassiné. Les doutes ne sont plus permis : Kodos semble bien être de retour et éliminer les rares personnes pouvant l’identifier. Kirk décide alors d’inviter la troupe de théâtre à bord de l’Enterprise en se rapprochant de la fille du présumé Kodos, pour tirer cela au clair.

To be Kodos, or not to be Kodos ?
Cet épisode est un drame shakespearien. Rien qui fasse appel dans le scénario à de la science-fiction, mais il n’en reste pas moins très efficace. L’identité de l’acteur soupçonné d’être Kodos l’exécuteur est évidemment au cœur de l’intrigue, mais il y a plus que ça. Comme souvent dans STAR TREK, l’antagoniste n’est pas purement mauvais et encore moins aussi fermement convaincu de la nécessité de ses actes 20 ans après les faits qui lui sont reprochés. C’est un épisode qui traite de la vengeance aveugle, du regret, du fanatisme. Le choix de faire jouer MacBeth à la troupe de théâtre n’est pas fortuit, sans doute pour faire un parallèle avec l’intrigue de l’épisode, mais cela peut avoir l’inconvénient de rendre les révélations de l’épisode prévisibles (si vous connaissez les travers de Lady MacBeth…) Néanmoins un bon épisode, plus « policier », qui apporte un peu de variété à la série.

Drame shakespearien
EPISODE 14 (épisode 8 produit) : BALANCE OF TERROR 
Le pitch : Un vaisseau hostile a traversé la zone neutre Romulienne établie entre la Fédération et l’Empire Stellaire Romulien dans les années 2160 suite à une guerre entre les deux peuples, et attaqué des avant postes terriens. Cet assaillant dispose d’un système d’invisibilité le rendant quasi impossible à détecter, sauf lorsqu’il a besoin d’attaquer. L’Enterprise, souhaitant éviter une violation des frontières qui serait considérée comme une déclaration de guerre, va tenter d’intercepter cet intrus sans pénétrer dans l’empire Romulien.

Les Romuliens
C’est le premier épisode qui nous présente les Romuliens, des cousins du peuple Vulcain, plus agressifs, à la culture proche de la culture martiale de la Rome antique. C’est un des rares épisodes centré uniquement sur un affrontement entre deux vaisseaux, mais qui n’oublie pas de développer les personnages. Plusieurs choses intéressantes dans cet épisode. Il y a d’abord l’aspect tactique du combat et le respect mutuel entre les deux adversaires. Puis les doutes du capitaine romulien, entourés de soldats fanatiques, qui ne semble pas ravi d’être là mais obéit aux ordre d’un Praetor (commandant) tout aussi fanatique cherchant à relancer une guerre contre les terriens. Et pour finir le développement d’un membre de l’équipage qui, à cause de l’attaque des Romuliens, en vient à faire preuve d’un racisme aveugle envers Spock à cause d’une vague parenté entre leurs peuples. Le tout sans oublier la dose d’action.

Un épisode avec un peu plus d’action
EPISODE 16 (épisode 13 produit) : THE GALILEO SEVEN 
Le pitch : L’Enterprise passe à proximité de Murasaki 312, un phénomène de type quasar (un disque de gaz chaud tournoyant très rapidement autour d’un trou noir supermassif) et Kirk décide d’enquêter dessus car c’est une des directives de Starfleet. Hélas en envoyant la navette Galilée avec à son bord Spock, Mr. Scott, McCoy et quelques soldats, celle-ci va se retrouver contrainte d’atterrir sur une planète inconnue à cause de perturbations violentes. Les communications étant coupées, c’est à Spock d’assurer le commandement de sa petite équipe pour trouver un moyen de refaire décoller la navette et rejoindre le vaisseau.

Les nouveaux FX sont une vraie plus-value sur cet épisode
Il s’agit d’un des épisodes ayant pour thème un accident, forçant nos héros à trouver des solutions face à des phénomènes inconnus et/ou des autochtones peu amicaux (ici il y a les deux). C’est aussi l’occasion de voir Spock essayer de tenir un rôle de commandant alors que son manque d’émotions lui attire les foudres de ses subalternes. Dans cette saison 1, c’est aussi un des épisodes qui bénéficie au mieux des nouveaux effets numériques, pour un sens de l’aventure plus prononcé avec ces images de la navette Galilée peinant à échapper à l’attraction d’une planète hostile dans un nuage de gaz verdâtre (qu’on voit à peine dans la version d’origine). Un bon épisode centré sur les personnages et avec un bon sens du suspense et de l’aventure.

Spock et sa diplomatie légendaire…
EPISODE 20 (épisode 14 produit) : COURT MARTIAL 
Le pitch : Kirk est accusé d’avoir largué une capsule dans l’espace avec à son bord un officier scientifique alors qu’ils étaient pris dans une tempête ionique. Kirk se défend, expliquant qu’ils étaient en alerte rouge et n’avait plus d’autre choix que d’abandonner un membre d’équipage. Le problème, c’est que les enregistrements du vaisseau indiquent qu’il a largué la capsule bien avant l’alerte rouge, ce que personne ne comprend. Kirk est donc condamné à passer en cour martiale.

Kirk en cour martiale
Il s’agit d’un épisode « judiciaire » au même titre que le double épisode « The menagerie » qui recyclait le pilote originel « The cage » qui voyait Spock accusé de trahison. J’ai choisi plutôt de parler de cet épisode même si « The menagerie » est très bien aussi (mais il souffre un peu du côté « recyclage » du pilote).
« Court martial » nous propose de nous faire une idée du fonctionnement du système judiciaire de la Fédération, tout en nous accrochant avec une intrigue très prenante (on se doute que Kirk est innocent, mais comment expliquer les enregistrements contradictoires de l’ordinateur ?) C’est aussi un épisode qui critique l’hyper-modernisation de la société futuriste si fière de son avancement technologique qu’elle ne remet plus en doute les machines, ou le fait qu’il soit possible de les faire mentir. Une thématique plutôt pertinente dans un univers qui pourtant nous montre une humanité plus sage, car cela nous rappelle que rien n’est parfait et qu’il y a toujours le revers de la médaille.

Beaucoup d’officiers prêts à voir tomber Kirk
EPISODE 23 (épisode 23 produit) : A TASTE OF ARMAGEDDON 
Le pitch : l’Enterprise a pour mission d’établir des relations diplomatiques avec la planète Eminiar VII. Mais alors que Kirk et Spock débarquent dans une ville apparemment paisible, le haut Conseil leur indique qu’ils sont en guerre depuis 500 ans avec une planète voisine, et viennent à l’instant de déplorer 500 000 victimes. Or, pas la moindre explosion ni trace de bataille. Perplexes, Kirk et Spock comprennent qu’Eminiar VII, après des siècles de guerre, en sont venus à régler les conflits par simulation virtuelle (comme un jeu vidéo), et que les perdants doivent se sacrifier dans des chambres de désintégration.

On joue à la guerre
Dans sa folie, cette civilisation n’a pas trouvé mieux pour préserver sa planète que de recourir au suicide du nombre de victimes supposées par la simulation afin que de vraies armes ne soient pas employées contre leur écosystème et leurs constructions. Pas de chance pour l’équipage de l’Enterprise, ils sont déclarés détruits par la simulation et doivent accepter de se sacrifier. Evidemment, nos héros vont se rebeller et tenter de faire entendre raison à un peuple rendu fou par la culture de la guerre.

Oui, je demande à mes compatriotes d’aller se suicider. Un problème ?
L’histoire de cet épisode est originale et démontre l’absurdité de la guerre et ce que les dirigeants sont prêts à faire par fierté plutôt que de tenter une approche pacifiste. Les seconds rôles brillent aussi dans cet épisode avec un Mr. Scott (James Doohan) qui se montre étonnamment à la hauteur pour discerner les mensonges d’Eminiar VII et garantir la sécurité de l’Enterprise pendant que Kirk et Spock sont à terre, prisonniers.
EPISODE 24 (épisode 22 produit) : SPACE SEED 
Le pitch : L’Enterprise découvre un vaisseau vieux de plus de deux siècles émettant un SOS en morse. Il s’agit d’un vaisseau terrien datant des années 1990 durant le temps des guerre eugéniques (ah tiens j’ai pas fait gaffe qu’on avait fait ça en 1990). Tout l’équipage est encore en animation suspendue dans des caissons d’hibernation. L’Enterprise va réveiller leur chef, Khan Noonien Singh (Ricardo Montalban), un des derniers conquérants terriens génétiquement modifiés pour être plus fort et intelligent que la moyenne. Néanmoins ils découvriront que sa soi disant intelligence ne lui a pas permis de s’élever au dessus des bas instincts humains mais simplement de mieux maitriser l’art de la guerre, et il ne tardera pas à trahir Kirk.

Découverte de Khan
C’est le fameux épisode qui introduit Khan, qui reviendra dans le célèbre film STAR TREK 2 : THE WRATH OF KHAN. C’est un épisode qui confronte l’équipage de l’Enterprise au passé violent de leur espèce. L’épisode est intéressant par ses joutes verbales et le choc des mœurs entre Khan et l’équipage de l’Enterprise. A nouveau, il y a un réel soin apporté aux dialogues et aux implications morales. Khan n’est pas dépeint spécialement comme la pire des ordures (il est même mentionné comme un dictateur certes strict mais relativement pacifique pour son époque), mais comme un homme d’un autre temps, d’un temps où les conquêtes et le règne par la force étaient tout ce qui existait. Certes il va aller trop loin et trahir ses sauveurs, mais pas avant de s’être heurté à l’incompréhension de ses hôtes qui hésitent à réveiller ses compatriotes à cause du danger qu’ils pourraient représenter.

Khan, un homme dangereux au charme magnétique
Le film fera de lui un être beaucoup plus belliqueux, mais à sa décharge, rendu fou par son exil et la perte de ses compatriotes. La fin de l’épisode nous montre justement Kirk donner une seconde chance à Khan et l’exiler sur une planète habitable pour qu’il puisse vivre comme bon lui semble avec ses valeurs archaïques. D’une certaine manière, même si WRATH OF KHAN est un bon film, il gâche un peu ce qui aurait pu advenir de Khan en réduisant l’histoire à une simple vengeance pour faire un film davantage centré sur l’action.
EPISODE 25 (épisode 26 produit) : THE DEVIL IN THE DARK 
Le pitch : Les employés de la station minière de Janus VI se font tuer par une créature inconnue. Cela compromet leur travail d’extraction de Pergium, un minerai nécessaire à de nombreuses planètes. L’Enterprise débarque pour enquêter et trouver le monstre.

Chasse au monstre
Un chouette épisode dans une ambiance plus « film d’horreur ». Evidemment, ça ne fait jamais peur mais l’atmosphère fait la part belle au suspense dans de sombres galeries souterraines bleutées délicieusement rétro. Il s’agit d’une variation sur le thème du « monstre incompris ». Le horta (car tel est son nom) est une forme de vie inconnue composée de silicone et de roche mais bien vivante et intelligente tel que le découvrira Spock grâce à sa faculté de Vulcain d’entrer en communion télépathique avec d’autres formes de vie. Et si elle s’est mise à tuer, ce n’est sans doute pas juste par plaisir. C’est un des nombreux épisodes ayant pour thème la découverte d’une nouvelle forme de vie mais un des seuls où ladite forme de vie est plus proche du « monstre » ou de l’animal et par conséquent le contact plus difficile à établir, d’où son orientation plus horrifique au départ.

Oui, Spock, allez donc discuter avec ce…machin !
EPISODE 28 (épisode 28 produit) : THE CITY ON THE EDGE OF FOREVER 
Le pitch : le Dr. McCoy devient fou après une injection accidentelle d’une substance psychotrope et se téléporte sur une planète inconnue abritant une entité étrange capable d’ouvrir un passage dans le temps. McCoy, dans son délire, va se précipiter dans le portail, le ramenant en 1930 sur Terre. Kirk et Spock vont rapidement constater que des choses disparaissent, à commencer par leur vaisseau. McCoy a du modifier le cours du temps et ils demandent à l’entité qui se fait appeler le gardien de l’éternité de les renvoyer dans le temps aussi, un peu avant McCoy, pour qu’ils puissent l’arrêter. Sur terre, Kirk et Spock vont finir à la rue, sans argent, n’étant pas adaptés à ce siècle, et rencontrer Edith Keeler (Joan Collins), responsable d’une cantine pour sans-abris. Alors que Spock essaie tant bien que mal de réparer ses équipements futuristes avec les moyens archaïques à sa disposition, ils finissent par comprendre que Edith Keeler est le « point focal du temps » qui peut modifier l’avenir selon si elle vit ou meurt.

On est juste deux gars ordinaires, m’dame. Mon ami ne porte pas du tout un bonnet pour cacher ses oreilles pointues.
Et apparemment, malgré le fait qu’elle soit une pacifiste au cœur d’or, c’est sa mort qui garantirait un futur meilleur. Sa survie entrainerait les USA sur un chemin pacifique bien trop tôt et favoriserait la victoire sur le monde de l’Allemagne nazie. C’est ainsi que même si Kirk est en train de tomber amoureux, la mission de nos héros est…de ne rien faire pour empêcher une bienfaitrice de mourir.
Je n’aime pas les épisodes de voyages dans le temps en général. Et il y en a quelques-uns dans STAR TREK. Je n’aime pas parce que ça ne fonctionne jamais et c’est plein de paradoxes. Mais cet épisode (qui a recourt à une entité quasi divine improbable, le gardien de l’éternité, pour pallier justement à tous ces paradoxes) reste assez chouette pour son dilemme moral et son humour avec les situations amusantes de « poisson hors de l’eau » dans lesquelles se retrouvent nos deux officiers de Starfleet, relégués au rang de sans-abris qui balayent une cantine pour quelques dollars. C’est aussi un épisode qui nous rappelle la dure réalité face à l’utopie futuriste de STAR TREK qui, si elle peut sembler naïve, est avant tout une invitation à l’espoir. La présence de Joan Collins dans le rôle d’Edith Keeler illumine aussi l’épisode, et sa romance naissante avec Kirk fait tout le sel de cette intrigue tragique qui ne peut que s’achever par une victoire à la Pyrrhus.

Un jour, l’homme ira dans les étoiles pour le bien de tous
Ce sera tout pour le tour d’horizon de la saison 1. Rendez-vous une prochaine fois pour la saison 2 !
Il faut noter que le premier pilote de Star Trek (curieusement, cette série a eu le droit d’en faire un second), Majel Barett (l’infirmière Chapel dans la série) occupe le poste de second.
Son rôle, ses positions affirmées etc déplairont au panel, notamment féminin, sur l’air du « non mais pour qui elle se prend cette arrogante ? Elle peut pas rester à sa place ? »
En second lieu, le rôle d’Uhura, officier de communications sur la passerelle, fera dire à la jeune Whoopi Goldberg « Maman ! Y a une Noire qui joue, et c’est pas un rôle de bonne ! » Naissance d’une vocation. Guest de la série TNG.
Et il me semble que c’est dans la saison 1 aussi que Spock démonte d’une phrase assassine le capitalisme en tant qu’esclavage « consenti ». Peut-être dans l’épisode 25, d’ailleurs ? Je ne sais plus. Ça fait un moment.
Hello.
Oui je n’ai pas parlé de The cage ni de « the menagerie » qui utilise 70% des images de « the cage » mais on voit bien Majel Barett dans le rôle de numéro Un, j’ai remarqué.
J’ignorais que son changement de rôle venait du staff féminin. Comme quoi il y avait des mœurs difficiles à transcender à l’époque.
J’avoue que je n’ai pas fait attention à cette phrase de Spock. Faut dire qu’il en balance pas mal sur les travers illogiques des humains.