Les tous premiers gardiens…sont aussi les derniers
Chronique de l’intégrale tome 1 des GARDIENS DE LA GALAXIE
Date de sortie des épisodes : 1969 – 1977
Auteurs : Steve Gerber, Roger Stern, Dave Cockrum, Al Milgrom et autres
Genre : Science-fiction, super-héros
Éditeur : Panini
On ne parle pas beaucoup de comics de super héros ici, mais figurez vous que moi, je suis fan de l’univers cosmique psychédélique de Marvel. Sans doute plus que de tout autre série à base de héros urbains (à l’exception de Spider-man mais la nostalgie n’est pas étrangère à tout ça). Spider-man et le cosmique, je ne lisais que ça dans les vieux Strange et Titans de mon cousin. Nous allons parler aujourd’hui du premier tome de l’intégrale des GARDIENS DE LA GALAXIE publié par Panini. Celui-ci présente les premières aventures des Gardiens de la Galaxie, une équipe composée de personnages n’ayant aucun rapport avec l’équipe moderne ayant eu droit à trois films dans le Marvel Cinematic Universe. Cette toute première équipe imaginée à la fin des années 60 est aussi techniquement la toute dernière chronologiquement parlant dans l’univers Marvel puisqu’elle est issue de l’an 3007.

Entre cosmique et mysticisme, space opera et SF d’anticipation
Cette première équipe naît en 1969 et a été publiée dans les pages de Titans chez Lug. Ce volume contient des histoires qui se suffisent à elles-mêmes, les volumes suivant étant davantage consacrés à des crossovers avec des équipes de héros Marvel plus classiques ou à de nouvelles aventures publiées dans les années 90. Bon…des héros classiques, il y en aura un peu aussi dans ce volume, sans doute afin de mieux introduire ces nouveaux personnages auprès des lecteurs.
Alors on va commencer par parler de l’âge de ses histoires. C’est daté, c’est sûr. C’est du comics old-school, bavard et à la narration relativement lourde. Sans être réfractaire à tous les vieux comics, j’admets que certains sont pénibles à lire, trop niais, enfantins ou trop prévisibles. Cela dit, les histoires publiées dans ce tome restent pour la plupart en ce qui me concerne dans le haut du panier des récits de l’époque. Et nous allons voir pourquoi.
Tout commence donc avec le numéro 18 de Marvel super heroes (1969) qui nous présente les membres de l’équipe. Tous sont originaires de l’an 3007. A cette époque, une race extraterrestre expansionniste connue sous le nom des Badoons a envahi le système solaire et pris le contrôle de la majorité des planètes. Nous suivrons successivement Charlie-27, un humain modifié doté d’une super force issu de la colonie terrienne de Jupiter qui va fuir sa planète pour retrouver Martinex, un plutonien fait de cristal soufflant le feu et la glace et descendant des humains aussi.

Charlie-27, Martinex, et le « bon sauvage » Yondu
Par la suite, le major Vance Astro et Yondu les rejoindront. Le premier est un humain pur souche né en 1962 qui a été placé en hibernation pour effectuer un voyage spatial de mille ans, tout ça pour découvrir que 200 ans après son départ les technologies ont permis aux autres humains de le devancer. C’est donc un homme âgé de 1000 ans prisonnier d’une combinaison qui l’empêche de se décomposer qui a perdu tous ses proches. Son pouvoir est d’envoyer des rafales psychiques. Yondu quant à lui est un aborigène extraterrestre à la peau bleue originaire de Centauri IV muni d’un arc et qui contrôle le métal de ses flèches (et donc leur mouvement) au moyen de son sifflement. Un peu comme sa version cinématographique même si les deux itérations du personnage n’ont pas grand-chose d’autre en commun. Tous font le serment de libérer l’univers des Badoons. C’est un récit introductif un peu daté mais qui a un certain charme de SF vintage. On a davantage l’impression de suivre une aventure du CAPITAINE FLAM qu’une histoire de super héros.
On enchaine ensuite avec des crossovers avec des personnages Marvel plus connus avec les épisodes 4 & 5 de Marvel two-in-one (1974), l’épisode 5 de Giant size Defenders (1975), les épisodes 26 à 29 de la série Defenders (1975), et enfin les épisodes « solo » des gardiens, les numéros 3 à 12 de Marvel presents.

Les gardiens s’allieront aux héros de la terre
Avant la série « solo », il faudra donc passer par les épisodes « team-up » avec des héros connus, sans doute pour familiariser les lecteurs à ces personnages et les installer plus facilement dans l’univers Marvel. Ce ne seront pas les meilleurs épisodes par contre. Dans Marvel two-in-one 4 & 5, le scénariste Steve Gerber qui signera la plupart des épisodes de ce recueil s’associe avec Sal Buscema pour nous raconter la première rencontre des gardiens de la galaxie avec les héros terriens du XXème siècle. Suite à une mauvaise manipulation de la machine temporelle de Fatalis conservée chez les 4 fantastiques, une femme du XXXIème siècle atterrit dans le Baxter building. Elle expliquera venir d’une époque où la terre est aux mains des Badoons. En bons samaritains, Ben Grimm, Captain America et sa chérie Sharon Carter vont suivre la jeune femme à son époque. Ils y croiseront les gardiens de la galaxie et motiveront une insurrection des humains contre les Badoons. Ne pouvant rester que 24h, nos héros ne reprennent qu’une ville. Mais la flamme de la rébellion est allumée.
Ce n’est pas un récit très consistant et le tout reste très naïf. Cela dit quelques éléments sont sympathiques comme la rencontre entre Vance Astro et son idole Captain Amercia (n’oublions pas que Vance est né en 1962 et a entendu parler du Captain quand il était gosse).

Les Badoons
Les costumes des gardiens ont été redessinés par Dave Cockrum et ont plus de gueule que l’épisode d’introduction. Les décors sont un peu vides par contre.
Dans Giant size Defenders 5 & Defenders 26 à 29 de Steve Gerber et Chris Claremont, nous abordons la première grande saga des gardiens après les balbutiements précédents, même s’ils sont encore alliés aux héros terriens pour l’instant. Tout débute avec une attaque de créature que les Défenseurs (Hulk, Dr Strange, Valkyrie et Nighthawk) doivent arrêter. On apprendra que sa création a un rapport avec un déplacement temporel. En effet, les gardiens ont du se rendre dans le passé pour trouver des traces d’une précédente invasion Badoon (qui a eu lieu dans un épisode de Silver Surfer auquel il sera fait référence plus tard dans le recueil). Cela débute de manière un peu mollassonne avec cette créature peu intéressante, mais la rencontre entre le Vance Astro adolescent et celui du XXXIème siècle va nous réserver un passage intéressant racontant l’évolution de la terre pendant les 1000 ans d’hibernation de Vance Astro. La terre aurait périclité à cause d’une catastrophe écologique (disparition de la couche d’ozone motivant des recherches bioniques changeant les humains en cyborgs) et les humains envahis par une race alien qui les a « cultivés » pour s’en nourrir. Les humains seront plus tard libérés et partiront à la conquête de l’espace former diverses colonies spatiales à base d’humains modifiés pour survivre dans divers environnements, tout cela avant l’invasion Badoon.

L’histoire de la terre selon Vance Astro : entre destruction environnementale et colonisation spatiale
Ensuite, dès l’épisode 27 des Defenders, nos héros terriens alliés aux gardiens de la galaxie repartent au XXXIème siècle pour combattre les Badoons. Et là, Gerber va commencer à nous proposer des scénarios carrément étranges et intéressants. En supplément de la lutte contre les Badoons, nous allons être témoins de divers phénomènes culturels propres à cet univers futuriste.
Avec une ville extraterrestre peuplée d’humanoïdes décadents qui forcent leurs prisonniers à participer à un stupide jeu télévisé avec de vraies mises à mort, on sent poindre une critique médiatique. Avec un focus sur le mode de reproduction des Badoons qui ne se supportent pas entre mâles et femelles et se livrent une guerre des sexes uniquement interrompue lors de la période des amours (une seule fois par vie) qui les forcent à redevenir bestiaux, on sent une réflexion sur la parité et l’émancipation de la femme (les femelles Badoons ont d’ailleurs leur propre société à l’écart de celle des mâles et sont bien moins belliqueuses). On ressent aussi cette critique sur les rapports homme/femme au travers de Jack Norriss et Valkyrie. En effet, Valkyrie la guerrière d’Asgard occupe à ce moment là le corps de la femme de Jack Norriss et un rapport de force s’installe entre Jack qui refuse d’admettre que sa femme fasse ce qu’elle veut de sa vie et Valkyrie, femme fière et indépendante. Ce volet culturel renforce cet aspect « SF vintage » aux allures d’aventures de STAR TREK.

Les femelles Badoons : bestiales lors de la reproduction, sages et raffinées en dehors
C’est à ce moment là que débarque aussi l’énigmatique Starhawk, « celui qui sait ». Cet être est comme une sorte d’oracle capable de prédire des événements. Il semble cacher un lourd secret puisque chez lui, il offre sa protection à trois enfants et consulte une étrange femme du nom d’Aleta sur un écran pour savoir quoi faire. Mais le secret derrière tout ceci, nous l’apprendrons plus tard.
Les Épisodes 3 à 12 de la série Marvel presents représente le plat de résistance qui va vraiment permettre aux gardiens d’avoir leur propre série. À partir de là, tout est bien. Voilà, c’est dit. Tout commence avec la libération de la terre des mains de la confrérie Badoon. On notera au passage que les auteurs ne s’intéressent pas à la partie baston puisque cette guerre nous sera contée en 3 pages + un gros encart de texte. Mais cette victoire a un gout amer puisque les humains, furieux d’avoir été emprisonnés, sont bien décidés à commettre un génocide Badoon. L’étrange Starhawk les en empêchera et le lecteur appréciera le propos de Steve Gerber qui entend bien parler des responsabilités des vainqueurs en temps de guerre. Blasés de la vie terrestre après la guerre et de certains comportements humains ingrats, les gardiens repartent en mission aux confins de la galaxie. On pourra penser au personnage d’Albator (Captain Harlock) créee par Leiji Matsumoto, qui incarnait aussi un personnage dégouté par les terriens lâches et cupides qui choisissait d’abandonner sa planète natale pour repartir de zéro ailleurs. Un concept quand même pas super consensuel, et vachement désabusé.

La baston est assez secondaire : la libération de la Terre contée en 3 planches + un pavé de texte
Au cours d’une de leurs aventures, le dernier membre de l’équipe les rejoindra : Nikki, la jeune mercurienne aux cheveux de feu. Rapidement ils seront confrontés à une créature dévoreuse de monde nommé Karanada « le néant dévoreur » et le mystère sur Starhawk grandira lorsque nous le verrons changer de sexe et laisser place à Aleta, la femme que nous avions vue sur un écran précédemment.
*Suite à une avarie provoquée par Karanada, nos héros vont devoir abandonner leur vaisseau et se rendre sur la planète la plus proche. Celle-ci ressemble à la terre vue au travers d’un miroir déformant accentuant les travers de notre civilisation. Peuplée d’extraterrestres en tous genres, il n’en reste pas moins que cette planète est en proie au crime organisé, aux sectes religieuses fanatiques, etc. Tous les défauts des humains semblent là. Les gardiens apprendront à la fin de l’épisode que la planète entière est un institut psychiatrique dont les patients ont eu la liberté de structurer leur propre société. Ainsi, la probabilité quasi nulle qu’une autre planète puisse autant ressembler à la terre n’était qu’une touche d’humour noir pour un commentaire social satirique. Encore une fois, ce genre de chute me rappelle davantage des épisodes de WEIRD SCIENCE des EC Comics plutôt que des histoires de super-héros.

Nikki, le dernier membre à rejoindre l’équipe, aux prises avec une foule en délire sur la planète de l’absurde
La suite de l’histoire de Karanada est aussi étrange qu’originale. La véritable forme du néant dévoreur est particulièrement étonnante. Pour en finir avec cette force destructrice, nos héros vont débarquer à la surface de l’homme topographique, une sorte de planète qui n’a pas une forme sphérique mais anthropomorphique et s’étend sur des distances qui défient l’entendement (des années lumières séparent ses deux mains). Au cœur de ce monde, les gardiens découvriront des prêtresses au culte étrange et Nikki viendra à bout de Karanada par un moyen très « mystique ». Mais inventif et inattendu.
La saga suivante confrontera les gardiens au peuple d’Arcturus. Les origines de Starhawk nous seront expliquées. Celui-ci fut trouvé dans un bocal par une race alien et dérobé par les arcturiens. Elevé parmi eux, il fit la connaissance de la jeune Aleta et suite à un face-à-face avec une ancienne créature, leurs corps ont été fusionnés et ne peuvent plus exister conjointement. Jusqu’à ce jour en tous cas, car les gardiens seront témoins de leur séparation. L’ennui, c’est qu’ils ne peuvent survivre ainsi. En parallèle des révélations sur le passé de Starhawk, nous suivrons l’assaut des ravageurs d’Arcturus contre les gardiens.

L’homme topographique
En guise de dernière histoire, nous aurons un court récit opposant les gardiens à l’étrange ordinateur conscient de la station spatiale abandonnée Drydock (qui deviendra ensuite leur base d’opération).
Comme je l’ai dit, ces épisodes m’ont rappelé les sagas spatiales de séries telles que CAPITAINE FLAM, ou même des scenarios de STAR TREK. De plus, ils sont assez étonnants par les sujets qu’ils abordent (space opéra déjanté, fable écologique, critique sociale) et leur anticonformisme (surtout pour l’époque).
Les personnages ont aussi le temps d’exister. Et leurs relations seront placées sous le signe du conflit. Mais pas des conflits bidons. Les gardiens ne vont jamais aller jusqu’à se taper dessus pour une raison arbitraire, mais disons que ce sont des alliés forcés avant d’être des amis. Ils ne s’entendent pas tous dès le début. Vance Astro est un homme prisonnier d’une combinaison, en proie à des accès de colère, frustré que tous les plaisirs lui soient interdits…notamment lorsque la jolie Nikki lui fera des avances. Nikki quant à elle est un peu trop tête brulée, Starhawk est assez hautain et inspire la méfiance de ses équipiers. Charlie-27 est bourru et maladroit. Seuls Martinex et Yondu font office de personnages plus sages, mais peut être un peu trop prisonniers de leur conception du monde (scientifique pour Martinex, chamanique pour Yondu).

Vance Astro, un homme frustré prisonnier de son costume
Il y a quelque chose d’assez authentique dans leurs comportements (la frustration sexuelle de Vance Astro sera sous-entendue), dévoilant leurs faiblesses (certains songeront à un moment à se laisser mourir) et leur singularité (Yondu ne sortira jamais une vanne lors d’un combat, il n’en comprend pas l’intérêt).
On pourra cela dit regretter quelques délires sur les distances stellaires annoncées. L’homme topographique est par exemple censé s’étendre sur des années lumière. Or, le vaisseau des gardiens ne semble avoir aucun souci pour s’en éloigner rapidement. Comme s’ils voyageaient à des milliers de fois la vitesse de la lumière. Les dessins d’Al Milgrom sont assez beaux et plus détaillés que ceux de Sal Buscema dans les premiers épisodes mais ne rendent pas vraiment cette impression de gigantisme. Il ne semble pas y avoir une grande distance entre les planètes que le texte nous annonce comme étant à des années lumières les unes des autres. Ce n’est pas bien grave, il s’agit d’approximations kitsch de SF vintage, mais il fallait que je le mentionne. La partie graphique est peut être un point faible de ces aventures. Non pas qu’elle soit laide, cela reste dans la veine correcte des comics de l’époque (qui souffraient plus d’une narration balourde que de mauvais dessins) mais je pense qu’une édition et noir et blanc débarrassée des couleurs ultra criardes de l’époque serait plus agréable. Il est amusant de constater que les vieux scans aux couleurs délavées ici présentés passent mieux que la restauration aux couleurs ultra vives.

Les ravageurs d’Arcturus et la station Drydock : des scènes impressionnantes
Ces personnages sont revenus faire un petit coucou en 2009 lors d’une aventure des Gardiens de la galaxie modernes (avec grosso modo l’équipe que vous connaissez si vous avez vu les films) signés Dan Abnett et Andy Lanning. Pour le plus grand malheur des réfractaires à la continuité qui ignoraient jusqu’à l’existence de ces personnages. Mais pour ma part c’était un plaisir de les revoir.
Bref, pour moi ce sont de bons épisodes avec une équipe intéressante. On pourra trouver leur look un peu kitsch, mais guère plus que les acolytes du Capitaine Flam. De toutes façons c’est de la vieille SF d’aventure, C’EST kitsch, il faut aimer ça. Mais les scénarios de Steve Gerber et Roger Stern font en tous cas davantage penser à des récits d’anticipation ou de la SF d’exploration des EC Comics qu’à des histoires de super héros, malgré les pouvoirs dont disposent les gardiens.
Après je ne vais pas vous mentir. Les tics narratifs de l’époque sont là. C’est bavard, il y a des bulles de pensée, le style est ampoulé mais l’étonnante créativité des auteurs m’a permis de passer outre.

L’étrange découverte du bébé qui deviendra Starhawk
Surtout que les épisodes évitent pas mal d’écueils des séries super héroïques de l’époque : pas de bagarre entre héros pour un oui ou pour un non afin de remplir le quota de baston, des dialogues certes verbeux mais moins niais que la moyenne (les personnages ont assez souvent de vraies conversations sur des sujets adultes). Il n’y a pas de « méchant du mois » dans chaque épisode : Karanada est une entité cosmique dont les actions sont dictées par sa nature qui transcende bien ou mal, les scénarios tournent plus souvent autour de l’exploration ou de la découverte d’une culture étrange avec la critique sociale qui va avec (le fonctionnement social des Badoons, la planète asile, les jeux télévisés voyeuristes). Il y a certes la guerre avec les Badoons qui les dépeint comme des oppresseurs mais les auteurs ne se contentent pas de nous montrer un leader Badoon maléfique qui ricane sur son trône. Au contraire on passe aussi du temps à étudier les retombées néfastes d’une victoire et l’ingratitude des humains.

Ras le bol de ces cons d’humains, on se casse !
Je pense que la raison à cela est simple. Elle n’est pas nécessairement liée à un talent incroyable des auteurs (la narration reste très datée) mais plutôt à la méthode de publication de la série. La série de comics Marvel presents était là pour tester des nouveaux concepts, de nouveaux personnages, de nouveaux héros. Pour mettre les meilleures chances de son côté, il vaut mieux avoir quelque chose à raconter plutôt que s’éterniser dans des bastons à rallonge. Les aventures des gardiens sont de courtes histoires de SF. Les séries bien établies par contre, elles avaient déjà leur fanbase et pouvaient meubler en ne racontant pas grand chose chaque mois ou en faisant trainer les intrigues en longueur en mettant 8 pages de baston sur les 20 qui constituaient un épisode. On a donc droit à plusieurs courtes histoires de SF qui se suffisent à elles-mêmes. Hélas le succès ne sera pas au rendez-vous.

Starhawk et son mystérieux changement de sexe
Les tomes suivants ont beaucoup moins d’intérêt selon moi. L’équipe des gardiens n’a pas rencontré un gros succès et ils se sont ensuite surtout invités dans les séries de super-héros régulières (ils débarquent dans la saga de Korvac auprès des vengeurs par exemple, une saga qui m’est tombée des mains…) Et du coup l’intérêt scénaristique retombe complètement. Je n’ai pas lu non plus leur retour dans les années 90, la faute à un dessin outrancier typique des années 90 qui me déplait, et une impression globale de série là aussi beaucoup plus orientée « baston contre le méchant du mois ». Les premiers épisodes de cette équipe resteront donc une curiosité isolée et intéressante dans le panorama cosmique de l’univers Marvel.
Merci pour cette lecture. Je trouvais souvent les séries de Steve Gerber imbitables étant môme, mais les critiques sociales de Howard, des Défenseurs ou, apparemment, des Gardiens sont simplement délicieuses à la relecture.
Les Gardiens, je les ai finalement peu lu sur Titans, plus sur des séries annexes (Thor, Hulk) ou sur les Marvel 2-in-One avec la Chose et le jeune Vance Astrovik, futur Marvel Boy/Justice. Dont une scène inoubliable où Vance Astro se démasque devant son jeune moi et/ou son père afin de changer sa destinée, quitte à tomber en poussière.
La série des années 90 n’est pas si mal mais elle a surtout perdu le mordant de l’originale : l’idée est surtout d’imaginer l’univers Marvel un millénaire plus tard, avec ses survivants (Simon Williams, le Surfer), les descendants et les inspirations, avec le petit plus apporté par la perspective de Rita DeMara, « héritière » du costume de YellowJacket issue du XXe siècle.
Moi j’ai été un peu déçu des histoires suivantes ou finalement Vance Astro se rend compte qu’il n’a pas besoin de sa combinaison. Ok la scène ou il se démasque est cool sur le principe, mais détruit aussi la dimension tragique du personnage pour les histoires suivantes puisqu’au final, il n’a plus besoin de sa tenue pour survivre.
La série des années 90 faut dire aussi que le dessin me rebute un peu…