
UN VISUEL POUR LES GOUVERNER TOUS
– TOLKIEN EN IMAGES : 4° PARTIE –
Dossier sur les principales adaptations de l’œuvre de J.R.R. Tolkien dans le monde des images
4° PARTIE : les films de Peter Jackson.
– LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LA COMMUNAUTÉ DE L’ANNEAU. Année 2001. Durée 2h58 (version cinéma), 3h28 (version longue, sans le second générique)
– LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LES DEUX TOURS. Année 2002. Durée 2h59 (version cinéma), 3h43 (version longue, sans le second générique).
– LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LE RETOUR DU ROI. Année 2003. Durée 3h21 (version cinéma), 4h14 (version longue, sans le second générique).
– LE HOBBIT : UN VOYAGE INATTENDU. Année 2012. Durée 2h49 (version cinéma), 3h02 (version longue).
– LE HOBBIT : LA DÉSOLATION DE SMAUG. Année 2013. Durée 2h41 (version cinéma), 3h06 (version longue).
– LE HOBBIT : LA BATAILLE DES CINQ ARMÉES. Année 2014. Durée 2h24 (version cinéma), 2h44 (version longue).
Genre : Fantasy, Aventures.
Pour entamer la lecture de l’article dans les meilleures dispositions, vous pouvez aussi écouter, en même temps, la BO originelle, signée Howard Shore…
Cette série d’articles portera sur les principales adaptations réalisées à ce jour d’après l’œuvre de J.R.R. Tolkien dans le monde des images.
Depuis les illustrations que l’on trouve dans les livres, sur les couvertures, les calendriers ou les posters, jusqu’à la télévision et le cinéma, en passant par les jeux de rôle et la bande-dessinée, ce sont des décennies d’adaptations qui, à travers les différents médiums, auront tenté de donner un visuel à la Terre du Milieu imaginée par l’écrivain dans sa jeunesse, développée ensuite jusqu’à sa mort en 1973, puis finalisée par son fils jusqu’à la mort de ce dernier en 2020.
Soyons clair : il ne s’agit absolument pas d’établir un catalogue exhaustif de tout ce qui a été fait, mais plutôt de relever un lien de cause à effet entre l’œuvre de l’écrivain et son évolution dans la culture populaire, dans le fond comme dans la forme.
Bien évidemment, la chose est tellement énorme, l’influence de la Terre du Milieu dans notre culture est désormais tellement organique, qu’un seul et modeste article ne fera qu’effleurer cette vaste étendue multimédia. On ira donc à l’essentiel, en essayant de ne relever que les adaptations officielles les plus connues.
Étant donné que ces adaptations sont de plus en plus nombreuses, notamment depuis le développemet des plateformes à la demande, l’article sera découpé en plusieurs parties, afin de pouvoir suivre une évolution en marche permanente…
Au programme de cette 4° partie : Les films de Peter Jackson

1 : LE SEIGNEUR DES ANNEAUX
Le 19 décembre 2001, juste avant Noël sortait le premier film de la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX réalisé par Peter Jackson. Un Graal attendu par les fans comme le Messie. Et l’on pèse ses mots.
Le 17 décembre 2003, quasiment deux ans après jour-pour-jour, la trilogie était bouclée.
Les fans de l’univers de Tolkien avaient été comblés par l’une des plus grandes sagas cinématographiques de tous les temps.
Dans cette quatrième partie de l’article, nous ne reviendrons pas sur la genèse du projet, sur le budget des films ni sur les anecdotes du tournage, déjà traités en long, en large et en travers dans les magazines spécialisés. Nous nous concentrerons au contraire sur les films eux-mêmes.
Notre article étant dédié avant tout à l’aspect visuel des adaptations de l’œuvre de Tolkien, nous explorerons également les aléas des choix que génère une adaptation à travers un médium aussi visuel que narratif, pour une analyse dans le fond comme dans la forme.
L’importance de la version longue.
Nous parlerons uniquement de la version longue dans son entier, soit les trois films (LA COMMUNAUTÉ DE L’ANNEAU, LES DEUX TOURS et LE RETOUR DU ROI) qui, vus à la suite, forment un seul long-métrage de plus de 11 heures !
Pour ceux qui ont lu les livres, la version courte est à oublier : Trop de coupes, d’ellipses ; elle est tout simplement trop courte pour rendre justice au matériau d’origine. La version longue approfondit le sujet par davantage de dialogues et de scènes-clés (contrairement au futur KING KONG du même réalisateur, dont la version longue n’apportera rien à la version cinéma en termes de contenu sémantique).
Dans sa version longue, LE SEIGNEUR DES ANNEAUX par Peter Jackson peut enfin s’attarder sur certains détails de fond, qui permettent au spectateur de saisir des éléments du livre parmi les plus complexes lorsqu’il s’agit de les adapter sous un autre médium.

Depuis la paisible Comté, comment s’attendre à tant de bouleversements ?
Dans la version longue, on comprend par exemple, à la fin des DEUX TOURS, pourquoi les hommes laissent partir les orques après la bataille du Gouffre de Helm, puisqu’on les voit se faire décimer par les “arbres”. Un détail absent de la version courte, qui laissait le spectateur perplexe : “Que devient l’armée des orques en débandade” ? “Pourquoi mettre en scène les Ents (les Hommes-Arbres) pour si peu” ? Effectivement, dans le récit originel, ce sont bien les ents sous leur forme la moins évoluée (comme “une forêt qui se déplace”) qui parachèvent la bataille de manière décisive.
Dans la version longue, on explore également la mythologie de la Terre du Milieu dans la scène ou Aragorn avoue à Eowyn qu’il est âgé de près de 90 ans, dévoilant ainsi son affiliation avec les elfes. Car Aragorn est lié aux elfes par le sang. Il est le descendant d’Eärendil (le père d’Elros et Elrond, avant que les deux frères ne choisissent d’appartenir aux hommes pour le premier, aux elfes pour le second), lui-même descendant de Luthien & Beren, les amants elfe et homme dont découle la race de Numénor. C’est pour cette raison qu’Aragorn est élevé chez Elrond, qui est son “aïeul côté elfes”… Et c’est pour cette raison aussi que les hommes de la race de Numénor (la dynastie des rois) vivent très longtemps. Aragorn meurt à l’âge de 210 ans.
Dans les livres, tout cela est brièvement expliqué dans les annexes, où le lecteur a d’ailleurs accès aux arbres généalogiques qui montrent bien cet héritage. C’est une sacrée paire de manches que de traduire ces informations sous la forme d’un film !
On voit donc à quel point la version longue s’adresse davantage aux lecteurs de l’univers de Tolkien, comme elle permet également au néophyte de saisir quelques informations supplémentaires quant à la compléxité du récit et de ses fondements mythologiques.

La communauté de l’Anneau et son principal guide spirituel : Gandalf, le magicien.
Les qualités de la trilogie
Avec le recul : Quelle est vraiment la plus grande réussite du film ? Sa mise en forme était éblouissante dès le départ et, bien sûr, au moment de sa sortie au cinéma, le spectacle imposait une impression de “jamais vu sur grand écran”. Les effets spéciaux étaient d’ailleurs innovants puisque, comme ce fut le cas lors du tournage de la première trilogie STAR WARS, de nouvelles techniques révolutionnaires avaient été créées spécialement pour le film.
Comme nous l’avons vu dans la première partie de l’article dédiée aux illustrations, la participation en tant que directeurs artistiques des deux plus grands illstrateurs historiques de la Terre du Milieu, à savoir Alan Lee et John Howe, était garante d’une imagerie instantanément conforme, comme si elle avait surgit des livres depuis l’inconscient collectif de tous les lecteurs de la planète.

Le rôle des Ents…
Au niveau du script, le trio de scénaristes (composé de Peter Jackson, son épouse Fran Walsh et la productrice occasionnelle Philippa Boyens) opère une brillante série de choix narratifs, quand bien même ils transforment le contenu des livres de Tolkien. Un certain nombre d’éléments qui n’étaient que suggérés, voire laissés à la simple impression du lecteur (qui se demandait s’il avait bien saisi l’image), sont désormais montrés de manière ostentatoire, comme lorsque Gandalf affronte Saroumane dans un duel de magie, ou que Bilbon se défigure monstrueusement en voulant récupérer son anneau au cou de Frodon. Mais la scène qui illustre le mieux ces transformations de fond est sans nul doute celle où Galadriel, voulant montrer à Frodon à quel point l’anneau est corrupteur, incarne l’espace d’un instant la reine maléfique qu’elle deviendrait à coup sûr au contact du talisman.
En choisissant de montrer les événements les plus abstraits laissés à l’état d’ellipse par l’écrivain, Peter Jackson et ses collaborateurs ont pris un pari osé, mais très cohérent en termes d’adaptation.

Des choix tranchés et audacieux.
On pourrait continuer longtemps la liste des dithyrambes : La photographie du film est somptueuse, le casting est superbe (encore que je rêvais à l’époque de voir Timothy Dalton incarner Aragorn et Sean Connery interpréter Denethor, protagoniste bien plus beau et charismatique dans le livre qu’il ne l’est à l’écran sous les traits de John Noble), la bande-son est exceptionnelle, j’en passe et des meilleurs… Nonobstant, c’est sans doute son parti-pris du crescendo dans le spectaculaire qui demeure l’élément le plus réussi et le plus décisif quant au fait que le “film de 11 heures” fonctionne aussi bien. Certes, c’était déjà le cas dans le roman, mais la gageure était justement de réussir à transposer cette sensation sur grand écran ! Ainsi, quelqu’un n’ayant pas lu le livre pouvait-il se douter, à l’issue de la monstrueuse Bataille du Gouffre de Helm qui termine LES DEUX TOURS, qu’il ne s’agissait que d’une mise en bouche, une escarmouche par rapport à celle de Minas-Tirith sur LE RETOUR DU ROI (plus de dix milles orques pour la première, et plus de cent milles pour la seconde) ?!!!
Bien des années plus tard, certaines séquences demeurent toujours indépassables et continuent de donner le frisson (Ahhh ! la fabuleuse charge des Rohirrim…). De celles qui font les grandes sagas, les monuments de l’histoire du cinéma. Et les gigantesques batailles du SEIGNEUR DES ANNEAUX n’ont encore jamais été égalées en ampleur et en densité.

Les plus grandes batailles de l’histoire du cinéma !
Les défauts de la trilogie
Dans les précédentes parties de l’article, en comparant les autres adaptations de l’œuvre de Tolkien avec les films de Peter Jackson, notamment les premiers films d’animation, j’avais l’air de suggérer que la version éléphantesque du réalisateur néo-zélandais était imparfaite. Je ne suis pas le seul admirateur de l’œuvre de Tolkien (ayant lu ses livres plusieurs fois) à penser que LE SEIGNEUR DES ANNEAUX version Peter Jackson, bien qu’il mérite largement ses étoiles et ses oscars et par extension son aura de film culte, est effectivement imparfait, en tout cas sur le terrain de l’adaptation !
Les défauts se jouent donc principalement sur certains choix d’adaptation qui, lorsqu’ils ne sont pas seulement maladroits, trahissent complètement le lore de la Terre du Milieu, surtout pour ceux qui connaissent bien les livres.
Il y a, pour commencer, toutes ces scènes de combats infantiles dans lesquelles nos héros se bastonnent avec des ennemis monstrueux et avec une telle facilité que ça nous bousille l’enjeu dramatique, à commencer par la bataille de la Moria et son troll des cavernes en CGI. Le problème n’est pas que nos héros, y compris les hobbits, ne soient pas à la hauteur, mais surtout le manque de subtilité et de nuances avec lesquelles les scènes sont réalisées. Que le troll de la Moria ne soit pas bien fait n’est pas le seul problème (je dirais même qu’il est ridicule et qu’il gâche tout. Un acteur grimé aurait été cent fois mieux, comme l’atteste le sublime Mr Hyde dans le pourtant médiocre LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES réalisé en 2003 !). En vérité, le problème vient que Peter Jackson et son équipe ne savent jamais retranscrire le texte de Tolkien lorsqu’il met en valeur l’héroïsme de petits êtres à priori sans défenses contre les créatures féroces. Par exemple, dans le roman, la lutte entre Sam et la grande Aragog (l’araignée géante) est décrite comme “l’attaque la plus acharnée d’une petite créature contre une grande que l’univers ait jamais connu”, consacrant le personnage de Samsagace Gamegie comme le véritable héros inattendu de la saga ! Dans le film, tel combat ne paraît jamais crédible, tant la scène manque de réalisme et d’inspiration viscérale.

Quelques scènes (plus ou moins) à côté de la plaque…
Il y a également ces facilités scénaristiques dérangeantes, comme le moment où l’armée des morts (et ses fantômes verts) vient parachever la bataille finale. Dans le livre, c’était plus complexe et bien plus abstrait, mais c’était mieux. Et surtout les fantômes n’arrivaient pas jusqu’à Minas Tirith pour plier la bataille en deux-deux !
Mais le plus impardonnable, si l’on est attaché au lore, reste cette scène à Minas-Tirith dans laquelle Gandalf est battu à plate-couture par le Roi-sorcier d’Angmar, seigneur des Nazguls qui lui brise son bâton ! Comment les scénaristes ont-il pu commettre une telle faute de script ??? Dans le roman, l’affrontement entre les deux personnages est uniquement psychologique et Gandalf le remporte haut la main ! Tout simplement parce qu’il est au-dessus de son adversaire en termes de puissance. Car les Magiciens sont des maiar, des esprits incarnés, sorte d’anges ayant pris forme humaine, comme Sauron (les aigles sont également des maiar, tout comme les Balrogs). Tandis que les Nazguls sont des hommes, transformés en sorciers puis en spectres par le pouvoir de l’Anneau. Ils sont donc définitivement inférieurs aux maiar ! J’ai l’air de pinailler comme ça, mais justement non : Lors d’une adaptation, ce genre de détail, complexe mais essentiel à la profondeur du récit, doit justement être parfaitement digéré pour ne pas produire une erreur de script. Comment le spectateur néophyte peut-il alors saisir la source, même inconsciemment, d’un élément qui ne lui est pas directement expliqué ?

Les versions illustrées par John Howe (en haut à gauche) et Ted Nasmith (les deux autres).
L’autre défaut récurrent le cette première trilogie concerne ses fautes de goût. On y tombe dedans dès qu’il s’agit de caractériser les races magiques. Les elfes, pourtant si subtils sous la plume de Tolkien, sont parfois risibles, notamment lorsque Legolas se prend pour Spiderman en tuant tout seul un oliphant (un mumakil en VO), ou quand il fait du surf en pleine bataille sur un bouclier… Et les nains ! Incarnés dans la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX par le personnage de Gimli, ils sont réduits à l’état de sidekick crasseux, alors que Tolkien les décrivait comme des guerriers ombrageux et farouches, bâtisseurs infatigables, dotés d’une certaine noblesse. Et l’on est loin de la dite-noblesse avec la blague “Personne ne lancera un Nain !”, adressée à ceux qui savent que c’est l’un des sports nationnaux de la Nouvelle-Zélande, où a été tournée le film…
Si, comme nous l’avons vu plus haut, la plupart des scènes “inventées” apportent du sens, certaines viennent également gâcher la sensation de réalisme. L’attaque des ouargues en plein Rohan, par exemple, frôle le ridicule avec des créatures complètement ratées, qui ressemblent en définitive davantage à des hyènes de jeu-vidéo mal dégrossies qu’à des loups sauvages tels que les décrivait Tolkien.
Répétons encore que ce parti-pris des créatures numériques à tout pris, qui sonne vraiment faux pour les êtres humains et humanoïdes (voir le parallèle relevé plus haut entre le Troll en CGI et un acteur maquillé comme le Mr Hyde de LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES), ne parait fonctionner à plein régime que lorsqu’il s’agit d’un animal dont l’apparence est pleinement réussie (Aragog, contrairement aux ouargues, est parfaite, de même que les très impressionnantes montures volantes des nazgûls !).

Bon… C’est pas les couteaux les plus aiguisés du tiroir…
Au rayon des scories, il y a aussi ces confrontations sans subtilité qui ratent le coche, notamment lorsque les personnages, dans certaines joutes verbales, s’affrontent à grand-bruit (quand ce n’est pas à coup de tours de magie et d’explosions !). Songez par exemple à Gimli qui s’en prend aux elfes, ou à Boromir qui surjoue la haine xénophobe (seuls les habitants du Gondor semblent avoir de la valeur à ses yeux).
Sous la plume de Tolkien, tout est souvent basé sur les affrontements psychologiques, sans dialogues à rallonge. On en parlait plus haut, mais dans le livre, lorsque Gandalf se dresse face au roi-sorcier d’Angmar à la porte de Minas-Tirith, il renonce à user de sa magie (user de ses pouvoirs, c’est réservé au mal…) et se contente de soutenir la volonté de son ennemi, avant que ce dernier ne rebrousse chemin sans combattre…
Mais le pire des ratés, c’est probablement cette représentation de Sauron complètement grotesque, en forme d’œil numérique en 3d qui fait des hurlements de gorille et qui produit un éclairage de poursuite au sommet de la tour du Mordor ! Au milieu de tous ces éclatants parti-pris visuels, voilà un détail qui fait tâche, là où un simple présence en hors-champ, un reflet diaphane et une musique ténébreuse auraient amplement suffit !

Les représentations du mal, avec plus ou moins de réussite.
Bien sûr, malgré tous ses défauts indiscutables, LE SEIGNEUR DES ANNEAUX reste un pur chef d’œuvre. C’est sans doute le seul projet cinématographique (avec peut-être HARRY POTTER ?) qui a réussi à rivaliser avec la trilogie originelle STAR WARS en termes de réussite commerciale, artistique, populaire et spectaculaire ! D’autant que la thématique principale de l’œuvre de Tolkien, à savoir celle du “renoncement” dont nous parlions dans la première partie de l’article, est au cœur du scénario du film de Peter Jackson. Cette dernière est même doublée d’un autre thème particulièrement développé à travers les personnages de Frodon, Aragorn, Denethor, Boromir et Faramir : celui de “l’héritage”. Un héritage souvent douloureux, soumettant son destinataire à une rude lutte intérieure avec, en corolaire, le choix entre l’égoïsme, le pouvoir, la reconnaissance ou… le renoncement. Cherchez bien, décortiquez le script et le traitement de chaque personnage, et vous verrez que Peter Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens ont complètement restitué les thèmes principaux de l’œuvre de Tolkien.

Renoncer au pouvoir et à la possession, mais pas au combat contre l’ennemi !
Évidemment, tel fan de l’œuvre de Tolkien regrettera l’absence de certains personnages, notamment Tom Bombadil (vu depuis dans la série LES ANNEAUX DE POUVOIR), Radagast (que l’on verra dans LE HOBBIT) ou encore l’elfe Glorfindel. Et tel autre celle de la Révolte de la Comté à la fin du RETOUR DU ROI, qu’il aurait été difficile d’inclure dans une saga de cinéma déjà aussi longue, après tant et tant de batailles beaucoup plus spectaculaires…
Le très long final en plusieurs temps a d’ailleurs lui aussi été critiqué, notamment par les spectateurs n’ayant pas lu les livres. Personnellement, j’aime beaucoup cette longue fin. Le réalisateur se met dans la peau de ses fans et essaie de rester le plus longtemps possible avec eux, sachant que personne n’a envie de quitter trop vite le Terre du Milieu. Et encore, on peut regretter là-aussi l’absence de certains éléments que l’on trouve dans les annexes du roman et qui ont lieu bien plus tard :
– 60 ans après : “Parmi eux, il est de tradition de penser, d’après les dires d’Eleanor, que Samsagace passa les Tours et se rendit aux Havres Gris, et là, fit voile Outre-Mer, le dernier des Porteurs de l’Anneau…”
– 120 ans après : “Cette année là, le premier jour de mars, le roi Elessar (Aragorn) prit congé de la vie. On dit que les lits de Meriadoc et Peregrin furent placés tout à côté de celui du Grand Roi. Alors Legolas construisit un puissant navire en Ithilien, et il descendit le cours de l’Anduin et fit voile Outre-Mer. Et avec lui, dit-on, s’en alla Gimli le nain. Et lorsque le navire s’évanouit à l’horizon de la Haute-Mer, prirent fin, en Terre du milieu, les labeurs et les peines de Communauté de l’Anneau…”
On voit à quel point Tolkien peinait à dire adieu à ses personnages. Il est donc normal que Peter Jackson ait voulu les accompagner le plus longtemps possible…

Le royaume du Gondor, comme si l’on y était !
Un dernier mot sur le personnage de Gollum, pour lequel l’acteur Andy Serkis prête son jeu à travers le procédé virtuel de la capture de mouvement. Impossible de parler de la trilogie sans relever ce protagoniste incontournable, mis en scène grâce à de nouvelles techniques d’effets spéciaux. Avec le personnage de Sam Gamegie, c’est celui qui se révèle comme l’un des plus importants du récit, à travers lequel s’articulent les moments les plus décisifs. L’adaptation de Peter Jackson réussit tout particulièrement à transposer la richesse d’une telle figure, échappant sans cesse au potulat manichéen. Serkis interprétera aussi King Kong en 2005 et l’on retrouvera Gollum dans la trilogie LE HOBBIT. Et lorsque sortira le premier spin-off live de la saga en 2027, c’est encore Gollum qui sera choisi en tant que sujet principal. Pour un film réalisé par… Andy Serkis !
Au terme de cette première trilogie, la face du monde a quasiment changé. On entend Peter Jackson suggérer qu’il n’en a pas fini avec la Terre du Milieu et l’on se permet de rêver à des matins qui chantent…
En 2005, le réalisateur néo-zélandais concrétise son rêve de toujours en réalisant le remake du KING KONG de 1933. Nous lui consacrerons un article.


2 – LE HOBBIT
En 2012, 2013 et 2014, Peter Jackson remettait le couvert avec une nouvelle trilogie cette fois dédiée à BILBO LE HOBBIT. Il revenait à la réalisation (ainsi qu’au scénario) après que Guillermo Del Toro, longuement impliqué dans le projet en tant que metteur en scène, ait finalement décidé de se retirer face à la lenteur de la mise en chantier de cette nouvelle saga. Un mal pour un bien, le réalisateur mexicain ayant avoué, depuis, qu’il n’avait pas lu les livres de la Terre du Milieu avant qu’on le sollicite…
Ici aussi, nous survolerons les versions longues des trois films (UN VOYAGE INATTENDU, LA DÉSOLATION DE SMAUG et LA BATAILLE DES CINQ ARMÉES). Cette nouvelle adaptation se situe dans la continuité de la précédente, dont elle constitue une préquelle. Nous retrouvons, outre le charismatique Gandalf, les peuplades qui nous sont désormais familières (elfes, hobbits et autres orques), tout en en découvrant de nouvelles. Mais ce sont surtout les nains qui tiennent ici le haut de l’affiche. Treize nains, en ce qui concerne l’essentiel du récit, emportés par la fureur de leur quête et leur soif de vengeance contre l’affreux dragon. C’est ainsi très complémentaire, dans la mesure où ce fut la race de la Terre du Milieu la moins exposée dans les événements du SEIGNEUR DES ANNEAUX.

Je viens pour une aventure…
D’un point de vue formel, je serais intransigeant malgré l’opinion générale : LE HOBBIT est encore plus fluide et plus équilibré que LE SEIGNEUR DES ANNEAUX. Les effets spéciaux ont gagné en précision et en ampleur. L’humour y est plus diffus et naturel, davantage inféodé à la mythologie concernée (pas d’elfe qui fait du surf sur un bouclier. Pas de lancer de nain…). À noter que la musique, y compris les chansons du générique de fin, avec leurs accents celtes et écossais, sont également au diapason de cette mythologie, mettant l’accent sur les objectifs d’une adaptation d’une honnêteté artistique optimale. Certaines critiques négatives ont reproché à cette seconde adaptation son trop-plein d’action. Non que je veuille contester à tout un chacun sa liberté de penser, mais le livre de Tolkien regorge d’action ! L’écrivain éprouvait le besoin manifeste de lancer ses personnages dans un récit plein de bruit et de fureur, et Peter Jackson n’a fait que le transposer à l’écran.

C’est l’histoire d’une bande de nains (ou presque)…
Les nombreux rajouts, les différences au niveau des descriptions et personnages (Thorin Écudechêne est nettement rajeuni, Kili est bien plus “BG”, la jolie elfe Tauriel n’existe pas dans les romans…) et la durée ostentatoire de l’ensemble (à peu-près neuf heures en tout) ont également été largement critiqués.
Effectivement, que pouvaient nous raconter trois longs films sachant que le livre originel ne comporte pas plus de 370 pages ? Car par comparaison, LE SEIGNEUR DES ANNEAUX en aligne tout de même plus de 1600 !
Peter Jackson a en effet choisi d’aller à l’envers de la précédente adaptation en nous offrant un scénario qui, non seulement n’oublie pas une ligne du roman originel, mais qui en plus l’étire, le développe, le complète ! Là où la trilogie précédente faisait table rase d’un nombre conséquent de chapitres entiers issus des trois tomes du SEIGNEUR DES ANNEAUX, LE HOBBIT est à la fois une adaptation exhaustive et un large prolongement des écrits du maître. Ainsi, de nombreuses séquences s’emploient à combler les trous et à creuser les fondations qui mènent du HOBBIT au SEIGNEUR DES ANNEAUX ! À commencer par les quelques évocations distillées dans le livre originel, qui sont ici directement montrées (notamment lorsque Gandalf retrouve Thrain, le père de Thorin Écudechêne prisonnier du Nécromancien, alias Sauron en personne !).

Car c’est avant tout l’histoire d’un hobbit, qui part pour l’aventure !
Peter Jackson, Fran Walsh & Philippa Boyens ont également développé tout ce qui a été évoqué plus tard de manière rétro-continue dans le livre du SEIGNEUR DES ANNEAUX, au cours du très long chapitre intitulé Le Conseil d’Elrond (lorsque Gandalf parle des événements contemporains du livre BILBON LE HOBBIT, afin de remonter aux origines du retour de Sauron en Terre du milieu). Mais ils ne se sont pas contentés de nous montrer ce que racontait alors le magicien. Ils ont aussi imaginé tout ce qu’il avait omis, mais qui, entre les lignes, était probable, comme la participation au combat de personnages aussi puissants que Saroumane (avant sa future trahison), Galadriel, Elrond ou encore Radagast. Autant de figures majeures de la mythologie consacrée qui, à l’origine, n’existaient pas encore lorsque Tolkien rédigea les lignes de son premier roman ! En ajoutant toutes ces séquences, formidables pour les fans, les scénaristes ont véritablement creusé dans le terreau mythologique du Troisième âge et ont étoffé, sans jamais le trahir, le récit jadis rédigé par l’écrivain. Et comme dans LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, ils ont privilégié le spectacle en montrant directement ce qui n’était que suggéré. Un véritable trip de fan, dont les nombreux fantasmes (Saroumane combattant les nazguls ou Galadriel affrontant Sauron avec son anneau Nenya !) sont désormais matérialisés en écran large !

Tandis que Gandalf le gris retrouve Radagast le brun, Saroumane le blanc, Elrond et Galadriel viennent en personne affronter Sauron !
Sur le terrain des nombreux changements, notons que l’histoire d’amour entre le nain Kili et l’elfe Tauriel n’a jamais existé dans le roman originel, et telle idylle n’a d’ailleurs jamais été évoquée par Tolkien dans aucun de ses écrits. Mais il s’agit d’un parti-pris tout à fait acceptable, qui fait écho à l’histoire de Beren & Luthien et à celle d’Aragorn & Arwen, et qui redonne une certaine noblesse au peuple des nains après leur traitement ingrat dans LE SEIGNEUR DES ANNEAUX. Et comme le manque de présence féminine a toujours été montré du doigt dans ce type d’aventure, il est évident que le trio de scénaristes a voulu contrebalancer un peu le taux de testostérones… Certes, la dramaturgie de cette préquelle est beaucoup plus légère que celle de la quête de l’Anneau, mais elle véhicule toutefois les mêmes thèmes (renoncement, poids de l’héritage, etc.), tout en construisant une solide architecture mythologique, baignée de noblesse chevaleresque et de références séculaires.

Smaug face à Bilbon Sacquet : David & Goliath version heroic fantasy ! À noter, en haut, une similitude entre l’œil de Smaug et celui de Sauron !
En revanche, on peut regretter un certain compromis commercial qui culmine avec un trop plein de séquences pyrotechniques et, là encore, des combats beaucoup trop aseptisés où de petites créatures viennent à bout de plus grosses et plus fortes avec trois cabrioles risibles.
À ce titre, chaque film possède quatre ou cinq de ces scènes d’action pyrotechniques (la poursuite dans les mines des Monts brumeux avec les gobelins, la cavalcade sur les tonneaux le long de la Forest river, l’interminable combat contre le dragon Smaug et, enfin, l’attaque du charriot blindé dans la version longue de LA BATAILLE DES CINQ ARMÉES). Ce sont, pour de nombreux spectateurs, des scènes exaspérantes, désincarnées, infantiles, vulgaires et idiotes. Du video-game donné en pâture aux spectateurs avides de scènes d’action qui donnent le tournis, comme si une séance de cinéma devait forcément être comparable à des montagnes russes… Pour autant, il m’est arrivé de tomber sur certaines critiques, chez Mad Movies par exemple, louant la chose comme “les morceaux de cinéma les plus virtuoses jamais chorégraphiés par Jackson”. Bon… nous sommes tout de même nombreux à avoir regretté que les scènes de combat ne soient pas plus réalistes, plus crédibles, plus immersives et viscérales, dans le genre de celles de BRAVEHEART. Non pas que ç’aurait été mieux d’accentuer la violence du spectacle, mais plutôt que le spectateur n’aurait pas eu cette sensation d’une trop grosse facilité quant au fait que les petits héros triomphent des gros méchants…
Maintenant, je me souviens d’un entretien avec Peter Jackson dans les bonus des DVD, où il expliquait qu’afin de trouver le financement nécessaire à la genèse de son projet, il s’était engagé à réaliser un spectacle grand-public, et donc le résultat devait contenir son lot de scènes d’action grand-public…

L’éternel combat du bien contre le mal !
En matière de continuité artistique par rapport à la précédente adaptation de Peter Jackson, l’essentiel est conservé : On retrouve la musique d’Howard Shore (qui reprend entre autres le thème de l’Anneau, de la Comté, de Fondcombe, celui des nains, en même temps qu’il en développe des nouveaux tous aussi magnifiques – avec des chansons encore plus nombreuses et encore plus belles) ainsi que les sublimes paysages de la Nouvelle-Zélande. Le casting est identique aux films précédents lorsqu’il s’agit des mêmes personnages, avec de nouveaux acteurs formidables, à commencer par Martin Freeman, qui vient ici reprendre le rôle de Bilbon au moment-même où il incarnait le Dr Watson dans la série SHERLOCK (c’est d’ailleurs Benedict Cumberbatch, l’interprète de Sherlock Holmes, qui prète sa voix au dragon Smaug !). Quant à la construction narrative, ponctuée de scènes de batailles homériques, tout est gargantuesque et roboratif.
Maintenant, contrairement au SEIGNEUR DES ANNEAUX, on peut-être déçu au final car, au lieu de progresser dans la dramaturgie avant tout, LE HOBBIT étouffe cette élément crucial en privilégiant l’action pyrotechnique AVANT TOUT, pour un résultat, en définitive, beaucoup plus étiré et désincarné. C’est le principal reproche qui a été adressé à cette seconde trilogie et c’est effectivement incontestable.
Le réalisateur, quant à lui, n’est pas dupe : “D’une certaine façon, avec LE HOBBIT, je savais que nous ne pouvions qu’échouer. En tout cas dans la manière dont les films seraient reçus par la critique. Ils allaient forcément être comparés à l’immense tableau représenté par LE SEIGNEUR DES ANNEAUX. Un tel projet, il faut le faire pour les fans”… N’oublions pas non plus que la sortie de cette seconde trilogie coïncide avec le lancement de la série GAME OF THRONES : Une nouvelle manière de voir l’heroic fantasy sur un écran, plus adulte, plus horrifique, plus viscérale, qui a changé le regard des spectateurs. Des spectateurs qui ont oublié, entretemps, que LE HOBBIT, au départ, n’était qu’une friandise pour de tous jeunes lecteurs…
Tout ceci n’empêchera pas, au final, Peter Jackson de poursuivre sa destinée, en s’imposant comme le cinéaste miraculeux qui aura offert au monde l’illustration de la Terre du milieu sous le médium total du cinématographe…

Je vous donne à présent rendez-vous dans la 5° partie de l’article, qui se focalisera sur les adaptations des récits de la Terre du Milieu dans le médium ludique, avec entre autres les jeux de rôle…
See you soon !!!
Intéressant tout ça. J’avoue que je n’ai pas lu les bouquins (oui, honte à moi !)
Après par rapport aux choix malvenus que tu critiques, ils sont compréhensibles MAIS…certains trucs que tu évoques dans les bouquins ne semblent pas avoir beaucoup de sens non plus.
Par exemple si Gandalf est si puissant et peut plier en 4 les nazguls, pourquoi il ne voyage pas tranquillement avec Frodon jusqu’à la montagne du destin en faisant baisser les yeux les nazguls qui le pourchassent ? Et pourquoi les aigles bla bla (tu connais cet argument comme quoi ils pourraient prendre Frodond dans leurs pattes, voler jusqu’à la montagne de destin et paf, fini, pas de films)
Alors oui d’après ce que j’ai compris les maiar ne sont pas censés se mêler des conflits des peuples…mais bon, Gandalf le fait bien alors…
A ce titre montrer le roi sorcier dangereux peut « expliquer » que ça ne pouvait pas être si simple, que Gandalf tout seul aurait eu du mal à protéger Frodon à lui tout seul.
De même, transposer au cinéma un combat psychologique qui fait que l’adversaire se contente de se barrer…c’est pas très palpitant, ça marche mieux à l’écrit.
Je n’ai pas non plus de problème avec la représentation de Sauron. Certes j’imagine que si ce n’est pas comme ça dans le bouquin ça peut déranger mais sinon, m’en fous. CEPENDANT…si je trouve que le coup de l’oeil fonctionne en tant qu’image mentale représentant le mal (quand on l’aperçoit en rêve ou dans les Palantir), c’est en effet un peu grotesque que l’oeil soit littéralement posé là en haut d’une tour, comme un phare…
Je serai curieux de savoir comment est écrite la scène des fantômes dans le bouquin parce que ouais, ça marche pas en film et c’est grotesque en plus de les libérer avant d’attaquer le Mordor…Soit ils sont trop efficaces, soit il fallait une vraie bonne raison qui les forçait à ne pas pouvoir combattre plus longtemps.
Sinon pour le Hobbit je suis assez d’accord que c’est pas la catastrophe que certains prétendent. ça reste de bons films. Pour moi il y a un trop plein d’action cela dit. Mais globalement ce sont les scènes que tu reconnais toi même comme trop longues (le pire c’est Smaug. Punaise ça n’en finit pas ! Et tout ça pour en plus que le film s’arrête avant la fin. Se replonger dedans dès le début du 3eme film et expédier sa mort en vitesse casse complètement le rythme) Je ne ressens d’ailleurs aucune envie de voir les versions longues, je trouve déjà les versions ciné trop longues.
Mais j’aime beaucoup le traitement des nains, moins grotesques. On peut alors se dire que c’est juste Ghimli qui est un peu idiot (même si ce n’est pas fidèle aux bouquins) Mon préféré reste le premier qui fait moins « grosse guerre » et plus récit d’aventure. Je regrette quand même que ça vire en énorme bataille dans le 3eme film. Comme si ce n’était pas possible de faire un récit d’heroic fantasy à plus petite échelle.
Mais j’aime beaucoup le groupe de nains, l’ambiance quand ils chantent Misty mountains, etc.
Pour les aigles, j’explique le pourquoi/comment dans le 2° article (sur la BD). C’est le plus court ^^
Gandalf n’a pas le droit d’intervenir en utilisant ses pouvoirs. C’est un ange gardien. Ce n’est pas un être humain et il n’est là que pour guider.
Il n’y a que les méchants qui utilisent leurs pouvoirs chez Tolkien. Tous les autres ne le font pas parce qu’ils savent que c’est corrupteur et que ça finit toujours mal (voir Saroumane). C’est une quête du renoncement. C’est le versant catholique de l’oeuvre de Tolkien.
Pour l’oeil de Sauron, les fantômes et tout, faut évidemment lire les livres. Tolkien est souvent criptyque et tu comprends que c’est complexe. Dans mon souvenir, le fantômes sont des ordures mais s’ils veulent trouver la paix éternelle, ils sont obligés d’aider Aragorn. Par contre ils ne l’aident qu’une fois en empêchant les bateaux pirates d’arriver à Minas Tirith et c’est tout. Après ils estiment avoir fait le truc et ils refusent d’an faire davantage. Et surtout, dans le livre on ne « voit » pas cet épisode, ça se déroule hors-champ et on ne l’apprend que plus tard de la bouche d’un personnage. peut-être Gimli. Me rappele plus.