
BARBARE VINTAGE
Chronique de la première série de comics CONAN LE BARBARE (CONAN THE BARBARIAN) : Le run de Barry Windsor-Smith
Date de publication : 1970-1974
Auteurs : Roy Thomas (scénario) Barry Windsor-Smith (dessin) + divers autres artistes.
Genre : Heroic fantasy. Aventures. Fantastique.
Éditeur VO : Marvel Comics. Éditeur VF : Soleil éditions, Panini Comics

La première intégrale VF du run de BWS, en 4 tomes chez Soleil éditions.
Cet article portera sur la toute première et historique série de comics CONAN THE BARBARIAN. Nous nous focaliserons sur les débuts de la série avec l’intégralité des épisodes dessinés par Barry Windsor-Smith (BWS), publiée en VF chez Soleil dans un premier temps, puis rééditée par Panini Comics dans une collection intégrale de plusieurs tomes (respectivement quatre tomes chez Soleil et trois tomes chez Panini pour le run en question).
Un autre article est dédié à la série SAVAGE SWORD OF CONAN, la grande sœur de CONAN THE BARBARIAN. Ces deux séries de l’éditeur VO Marvel Comics furent créées et dirigées de concert par le scénariste Roy Thomas jusque dans les années 80.

Réédition du run de BWS, chez Panini Comics
“Non” ! C’est ce que répond Stan Lee à Roy Thomas, en 1969, alors que ce dernier propose au taulier des éditions Marvel une adaptation de Conan Le Barbare en une série de comics. Roy Thomas rêve d’adapter l’univers de l’écrivain Robert E. Howard, avec une velléité de s’éloigner des super-héros habituels de la “Maison des idées” pour aborder quelque chose d’un peu plus “réaliste”, destiné à un lectorat moins enfantin.
Toutefois Stan Lee ne voit pas d’un bon œil la publication d’une série à ce point différente des super-héros maison (comme Spiderman ou les 4 Fantastiques). Il faut donc passer au-dessus de sa tête et Thomas doit cette fois convaincre Martin Goodman (alors PDG de Marvel Comics) de payer les droits aux gérants des œuvres de Robert E. Howard !
À force d’obstination, Roy Thomas obtient gain de cause en 1970 et la série CONAN THE BARBARIAN devient ainsi la première du genre en bande-dessinée. Le succès est immédiat. Il faut dire que le scénariste a la chance d’avoir avec lui un jeune dessinateur So british, le grand Barry Windsor-Smith (BWS), qui fait alors ses débuts dans le métier.

Les débuts historiques.
À les relire aujourd’hui, ces premiers épisodes de CONAN THE BARBARIAN sont loin d’être tous exceptionnels. Les vieilles casseroles comics collent à la peau de bête de notre jeune barbare et les premiers récits sont bavards, naïfs ; les dialogues sont ampoulés, avec ces personnages qui commentent à voix haute tout ce qu’ils font, technique narrative naïve et aujourd’hui obsolète. En revanche, il n’y a aucune bulle de pensée, c’est quasiment une petite révolution et, mine de rien, c’est déjà ça de gagné tellement ça épargne l’ensemble de la tonalité infantile des autres comics Marvel de la même époque.
Le dessin, vintage et théâtral, demeure léger et dynamique malgré le poids des années. Si BWS est encore un débutant et s’il souffre logiquement de son manque d’expérience, il sort néanmoins déjà du lot avec une étonnante grâce féline dans la manière de faire vivre ses personnages, tout en s’affranchissant des poncifs habituels de l’éditeur Marvel. En effet, le style de BWS lui est propre et, après une petite dizaine d’épisodes, il semble s’émanciper rapidement et sous nos yeux de l’influence de ses pairs. Il parait évident, avec le recul, qu’il puisait progressivement son inspiration dans l’histoire des arts plastiques plutôt que dans celle des comics de super-héros, avec des pointes d’art Nouveau et d’art Naïf (c’est évident dans sa manière de mettre au même niveau le traitement des personnages et celui des autres éléments, notamment la végétation).
Et de fait, d’épisode en épisode, l’ensemble s’améliore de manière croissante. Les histoires deviennent plus intéressantes et l’esprit de plus en plus adulte et barbare, avec quelques pointes de cruauté et d’érotisme ! Et ce n’est pas pour rien si Conan finit par jeter son casque au bout de quelques épisodes, tel un vieil oripeau, vestige obsolète des costumes et autres panoplies de super-héros…

Allez Conan ! Vire-moi ce casque à la noix !
BWS dessine la plupart des épisodes de la série jusqu’en 1974 avec un style de plus en plus élégant au fur et à mesure des numéros. Malheureusement, il est encré par des collaborateurs (Sal Buscema, entre autre) qui atténuent fortement la puissance de son trait. Mais pour les amateurs d’Heroic Fantasy dans le domaine du Neuvième art, il s’agit ni plus ni moins de la source du genre !
Les épisodes #14 et 15 forment un diptyque réunissant Conan le barbare et Elric, célèbre personnage créé par l’écrivain anglais Michael Moorcock dans les années 60 (LE CYCLE D’ELRIC). Il inaugure les sagas plus ambitieuses, alors que les premières histoires, calquées sur les comics de super-héros de l’époque, ne duraient que le temps d’un épisode. Roy Thomas commence ainsi à imaginer des scénarios de plus en plus ambitieux, avec la volonté manifeste d’adapter les récits de Robert E. Howard en particulier, mais aussi des écrivains d’Heroic fantasy en général.
L’épisode #16 intitulé LA FILLE DES GÉANTS DES GLACES (THE FROST GIANT’S DAUGHTER), très court (12 pages), publié initialement en juillet 1972, est une des pépites absolue de ce run, voire de toute la série. BWS s’encre enfin lui-même et le résultat est absolument sans commune mesure avec celui des autres épisodes encrés par Sal Buscema. La puissance du trait du dessinateur anglais, alliée à son sens du dépouillement, accouche d’un résultat expressionniste étonnant de modernité, qui rend l’ensemble totalement hors du temps. Le scénario se révèle également plus conceptuel qu’à l’accoutumée, pour un récit nimbé d’une très belle dimension onirique. Un exercice de style inédit pour l’époque, ou en tout cas peu commun.
L’aventure se poursuit donc pour notre héros, qui apporte petit à petit ses lettres de noblesse au genre de l’Heroic Fantasy dans le domaine de la bande dessinée. Des épisodes historiques, souvent naïfs, inégaux et gorgés de défauts inhérents à la production de l’époque en termes narratifs. Mais le plaisir de redécouvrir ces oldies est bien réel, notamment pour observer comment les comics mainstream ont commencé leur lente progression vers quelque chose de plus adulte et de plus artistique…

Les trois versions couleur du chef d’œuvre de BWS : LA FILLE DES GÉANTS DES GLACES.
Les épisodes #17 et 18 forment de nouveau une saga en deux parties avec LES DIEUX DE BAL-SAGOTH (THE GODS OF BAL SAGOTH) et LA CHOSE DANS LE TEMPLE (THE THING IN THE TEMPLE !), mais cette fois BWS est remplacé par le dessinateur Gil Kane.
Les épisodes #19 et 20 composent une nouvelle saga avec L’AIGLE DES MERS (HAWKS FROM THE SEA) et LE CHIEN NOIR DE LA VENGEANCE (THE BLACK HOUND OF VENGEANCE). BWS reprend les crayons et il est encré par Dan Atkins, qui réalise un magnifique travail de finition.
L’épisode #21, intitulé LE MONSTRE DES MONOLITHES (THE MONSTER OF THE MONOLITHS) est un one-shot réalisé par la même équipe artistique que les précédents.
Ces épisodes historiques ont beau avoir vieilli, avec un style narratif encore très naïf et parfois répétitif, on ne peut toutefois nier un ensemble de plus en plus épuré, adulte et ambitieux. La série continue invariablement sa marche vers ce qui deviendra, avec le temps, la référence pour toute une génération de lecteurs, friands de récits barbares et de fantasy.

Le crossover Howard/Moorcock qui tue !
L’épisode #23, intitulé L’OMBRE DU VAUTOUR (THE SHADOW OF THE VULTURE), dessiné par Smith et encré par divers collaborateurs, dont Sal Buscema, annonce la venue d’u autre personnage créé par Robert E. Howard : Red Sonja. L’épisode #24 s’intitule d’ailleurs LA CHANSON DE SONJA LA ROUSSE (THE SONG OF RED SONJA). Une nouvelle fois, Smith s’encre lui-même et c’est une leçon de graphisme, avec ce trait d’une élégance toute particulière. Sonja est issue d’une nouvelle de Howard (intitulée également THE SHADOW OF THE VULTURE) n’ayant au départ aucun rapport avec le monde de Conan. Il s’agit à l’origine d’une guerrière vivant au XVI° siècle ! C’est donc bien le scénariste Roy Thomas qui a amené cette figure dans la mythologie de l’ère hyborienne. Elle y restera durablement, jusqu’à en devenir l’une des principales, et connaîtra plus tard sa propre série de comics.
Les épisodes LES MIROIRS DE KHARAM AKKAD (ép. #25 THE MIRRORS OF KHARAM AKKAD) et L’HEURE DU GRIFFON (ép. #26 THE HOUR OF THE GRIFFIN) sont également historiques car ils sont dessinés par John Buscema. Ce nouveau-venu dans la série, qui impose une vision de SON Conan, plus épais et massif que celui de BWS, va bientôt s’installer comme le principal dessinateur des deux séries dédiées au barbare. Il en deviendra l’illustrateur iconique, durant de nombreuses années.

Entrée en lice de “Big” John Buscema !
Nous terminons notre chronique dédiée principalement au run de BWS en apothéose avec une adaptation du roman le plus célèbre de Robert E. Howard : LES CLOUS ROUGES. Roy Thomas et BWS s’associent une dernière fois le temps d’un diptyque formé des épisodes intitulés LES CLOUS ROUGES et LE RÔDEUR DES CATACOMBES (RED NAILS et THE LURKER FROM THE CATACOMBS, in SAVAGE TALES #2 et 3), entièrement mis en image par BWS. Une récompense incomparable pour le lecteur qui aura suivi la vingtaine d’épisodes précédents, souvent très inégaux. Ce sont de loin les récits les plus aboutis et les mieux troussés, volontairement plus cruels et violents que les habituelles aventures de super-héros du monde Marvel, avec même une pointe horrifique annonçant un volet Dark Fantasy encore en gestation. On s’oriente lentement mais sûrement vers un public plus mature. Des épisodes de légende, incontournables pour tous les fans du guerrier barbare, par Crom !
À noter que ce dernier diptyque est issu, non pas de la série CONAN THE BARBARIAN, mais de SAVAGE TALES. Soit une autre série un peu fourre-tout, lancée à l’époque pour tester certains concept et, notamment, une version plus ambitieuse et adulte du personnage de Conan le barbare. Le succès de ces épisodes, amplement mérité, aboutira à la création de la seconde série THE SAVAGE SWORD OF CONAN, qui s’imposera comme la meilleure, durera jusque dans les années 90 et sacralisera “Big” John Buscema comme l’un des plus grands illustrateurs de l’âge hyborien…
En VF, ces mêmes épisodes de SAVAGE TALES #2 et 3 ont été également publiés, en grand format et dans une superbe version noir et blanc, dans le premier tomes des CHRONIQUES DE CONAN.

LES CLOUS ROUGES. Un sommet de la série.
Et pourtant, malgré toutes les évidentes qualités de ce début de série, il faut savoir qu’elle a été sévèrement critiquée !
En premier lieu, le travail du scénariste Roy Thomas a été villipendé plus que de raison. Afin d’adapter au mieux son matériel littéraire, le scénariste avait souvent tendance, notamment au début, à le paraphraser en plaçant de nombreux cartouches de texte un peu partout dans les vignettes. On a du coup l’impression de revenir à une sorte de version “archaïque” de la bande dessinée, comme dans les TARZAN que le dessinateur Burn Hogarth adaptait dans les années 40. Celui-ci se contentait de mettre le texte d’E.R. Burroughs sur ses dessins, sans aucune bulle de dialogue ! Le travail de Roy Thomas peut parfois rappeler cette période, pour un résultat tout de même plus sophistiqué.
Le téléphone arabe a néanmoins énormément porté préjudice au travail de l’auteur, qui souffre d’une réputation calamiteuse auprès d’un paquet de lecteurs pourtant éclairés et autres “docteurs es-comics”. On a ainsi pu lire quelques énormités, comme quoi l’homme déchirait des pages entières des éditions de poche, avant de les envoyer à ses dessinateurs en guise de scénario, dessinateurs qui traçaient des esquisses à l’arrache, pour qu’elles soient au final embellies par des encreurs phillipins d’un excellent rapport qualité/prix…
Tout cela respire la mauvaise foi. Quiconque est vraiment amateur de bande-dessinée – et un tant soi-peu observateur du découpage séquentiel – ne peut nier l’apport de Roy Thomas dans les adaptations des écrits d’Howard. Si l’ensemble est bel et bien inégal, il s’en dégage d’excellents épisodes, qui adaptent le matériel littéraire avec des choix parfois tranchés et audacieux (on a plus haut noté le crossover avec Elric et le rapatriement de Red Sonja, entre autres choix d’adaptation libre) et un très gros travail d’équilibre et de synthèse entre les images, les cartouches et les phylactères, le tout en prenant bien soin de renoncer aux bulles de pensées. C’est d’autant plus injuste que c’est oublier aussi que Thomas a été le premier à vouloir s’émanciper des codes narratifs infantiles des comics de super-héros mainstream de l’époque de l’âge de bronze.
Ainsi, cette première série dédiée à Conan, si elle souffre de quelques balbutiements au début, progresse à une telle allure, avec tant d’élégance et d’autorité, qu’on ne peut que regretter une telle réputation et un tel mépris envers son auteur principal.

L’une des illustrations les plus fameuses de BWS, qui y effectue lui-même la couleur.
L’autre reproche récurent porté à l’encontre de la série concerne sa colorimétrie.
Au début des années 2000, l’éditeur Dark Horse récupère les droits de la série et remasterise entièrement les premiers épisodes en optant pour une mise en couleur informatique moderne, rehaussant les planches de tout un tas de dégradés, d’ombres portées et autres motifs sophistiqués (comme par exemple sur les broderies, les matières minérales ou végétales, toutes ornées de nuances et d’une multitudes de détails texturés). C’est cette version qui a été publiée dans les quatre tomes de Soleil Editions. Un choix qui a fait hurler toute une armada de puristes, pour lesquels seules les couleurs de la version originelle étaient acceptables (une vision très conservatrice, qui consiste à vouloir systématiquement retrouver le matériel comme il a été publié à l’époque, quand bien même la mise en couleur était vraiment affreuse sur l’ensemble de la production comics, tout simplement à cause d’une technique d’impression alors très limitée).
C’est dommage car c’était du très bon travail et que cette nouvelle colorimétrie avait été effectuée par d’excellents coloriste de la nouvelle génération et non pas, comme a pu l’entendre à tort et à travers, par des tâcherons à la manière d’une IA désincarnée (ce qui était davantage le cas dans les années 60 et 70 !). Regardons par exemple les trois versions de la double-page d’introduction de l’épisode LA FILLE DES GÉANTS DES GLACES disposés plus haut dans l’article. En bas se trouve cette version publiée chez Soleil. La mise en couleur est l’œuvre de Richard Isanove, un des meilleurs coloristes de sa génération, qui effectuera d’ailleurs un travail plus tranché encore sur le diptyque des CLOUS ROUGES dans SAVAGE TALES #2 et 3. Certes, ces planches peuvent paraître anachroniques de par le mélange des techniques, mais c’est quand même un sacré coup de jeune qui a été offert à ces vieilles histoires. Dans LA FILLE DES GÉANTS DES GLACES en particulier, cette mise en couleur numérique se révèle toute en nuance et en retenue, sur la base d’un camaïeu de gris rehaussé de quelques pointes de couleur verte ou bleue, dont la symbolique participe au sens du récit.
Les puristes auront néamoins gain de cause lorsque et, dans les nouvelles rééditions de l’éditeur Marvel comme dans la collection des Intégrales de l’éditeur Panini, c’est une nouvelle version criarde (celle que l’on voit au milieu dans le comparatif des trois versions, au-dessus), plus fidèle aux couleurs d’origine, qui s’imposera comme le choix définitif.

À gauche : Version Dark Horse/Soleil. À droite : Version Marvel/Panini.
Notre article est terminé
Votre serviteur possède la version de l’éditeur Soleil auquel il demeure très attaché. Il n’est certes pas un puriste !
Nous nous retrouverons bientôt avec d’autres articles sur les adaptations du personnage de Conan. Et nous reparlerons sûrement de tout ce qui plait et de tout ce qui ne plait pas aux fans, qu’ils soient puristes ou non. Par Crom, c’est une gageure !

That’s all folks !!!
Je suis mitigé sur les mises en couleurs…
J’ai envie de dire qu’aucune ne me plaît ^^
En fait celle d’origine avec des couleurs criardes accuse le poids de l’age. C’est une colorisation basique comme pour les comics de super héros.
Mais je n’aime pas non plus la mise en couleurs moderne avec des dégradés et des ombres sur les visages parce que je trouve que ça reste encore flashy et que ça dénature le dessin. Comme si c’était trop informatique comme colorisation alors que le dessin reste dans un « vieux » style. ça contraste trop.
A la limite celle de la fille du géant des glaces, la version tout en bas, de Isanove, plus « sépia » ça va. Mais déjà celle de la tour de l’éléphant à la fin de l’article, j’aime pas vraiment…
On est d’accord : elles ont toutes un défaut et celle d’Isanove est la moins pire, c’est à dire la meilleure…
Les puristes qui ont hurlé à la mort contre la colorisation DarkHorse m’ont vraiment soûlé parce que, justement, les autres versions sont juste moins bonnes. A un moment donné faut arrêter la mauvaise foi et juste avouer qu’on râle par conservatisme pis c’est tout…
La conclusion est que la version NB est la meilleure et que la colorisation ultime reste encore à faire..,
Hello Guys.
Pour les couleurs, on se demandera pourquoi ma série préférée reste les « Savage » en noir et blanc….^^
Je re-découvre la « polémique » autour de Roy Thomas.
Vous n’ignorez pas que malgré son « coté vintage », il est un des scénaristes que j’estime le plus. Il est à mes yeux celui qui va justement sortir le super héros et le comics « tout public » vers le haut. Lun des premiers à coller des « frontispices », des citations classiques (poème Ozymandias), des idées (souvent tirées de la SF romanesque de l’époque) en les appliquant aux « canons stan lee ». Il hisse des personnages comme Vision et ose plus que les autres de sa génération.
Pour Conan, c’est comme pour Star Trek, Star wars, Le seigneur des anneaux etc…Il faut savoir trier à travers la mauvaise foi des groupes de fans aussi mortifères que ceux qui ont détruit Palmyre.
Roy Thomas s’est énormément impliqué dans le devenir du barbare. Il y avait bien un légataire littéraire, mais créativeent, Conan aurait très bien pu connaitre une mois belle destinées (Fafrhd et le Souricier Gris, Elric, Hawkmoon, Cugel L’astucieux pour ne citer que ceux là, vie faits)
La renommée du barbare est quand même bien boostée par le comic Marvel et ses graphistes incroyables Barry Smith, John Buscema et Alfredo Alcala.. On leur reproche d’avoir caricaturé le héros d’Howard mais, j’ai lu les nouvelles et quand je ferme les yeux, je vois bien le perso de Buscema, félin (ce sens de la posture), Fort ( un mec qui tord le cou à un ours ou qui brise une rame de galère sous la colère n’est pas la conception que je me fais d’un rachitique) , rusé (ce regard sauvage et déterminé)…Non on est bien dans le sujet
Evidemment ils ont étiré le sujet, donc….
Je n’ai pas les intégrales de Soleil mais je me souviens que le coffret était une bien belle bête et en occaz sans me ruiner, pourquoi pas?
Après la grande mode des re colorisations informatiques très lourdes, on est passé un une nouvelle mode de « fidélité » qui se contente de reproduire les couleurs de départ en atténuant les trames…
Suer du Super héros je suis « pour », sur Conan…ma foi… J’aime celles d’Isanove, même s’il ne respecte pas les traits…(le glacier est plus sobre, mais il ne ressemble plus à un glacier et il passe allégrement sur les traits de Smith qui « dessinait » la glace ou encore des effets lumineux un brin too much (L’arrivée d’Elric)
Un juste milieu est finalement encore à créer…
Cette légende selon laquelle Roy Thomas arrachait des pages de livres de poche pour les envoyer aux dessineux en guise de scénario : Je ne sais pas qui est le 1° à avoir colporté cette imbécilité, mais il a été sacrément suivi par la suite. C’est toujours comme ça avec les comics : l’effet mouton de la tribu.
Le dernier truc que j’ai lu de la team Thomas/Buscema/Alcala c’est leur TARZAN et je me souviens d’avoir bien décrypté le gros boulot d’adaptation découpage/cartouches/dialogues. Thomas était au contraire un excellent scénariste quand il voulait bien faire.
Idem pour cette légende du « Conan félin et élancé » qui n’aurait rien à voir avec les adaptations : Je ne sais pas où les soi-disant fans ont lu ça. J’ai lu les nouvelles d’Howard et je me souviens bien d’un « géant au cou de taureau » décrit dans ses lignes.
Je suis en train d’achever un article où je recense toutes les principales adaptations visuelles depuis les couvertures des pulps jusqu’au film de John Milius, soit 50 ans d’adaptations. Et de Frazetta à Schwarzy en passant par Buscema, Conan est dans la même lignée. Le seul truc peut-être un peu caricatural, c’est le fait de le dévêtir au fur et à mesure pour en faire un mec quasiment à poil tout le temps, même sous la neige…
Oui le slip en peau de bête, c’est pas ouf! ^^
Mais en même temps, c’est lin d’être toujours le cas dans les comics aussi…
Les adaptations récentes en Franco-belge sont d’un fade… et les plus impactantes sont au contraires très inspirées de Frazetta et consorts je trouve…