MORT ET RENAISSANCE
Chronique du film STAR TREK THE MOTION PICTURE
Date de sortie : 1979
Genre : Science-fiction, mystère, aventure
Durée : 136 minutes
Réalisateur : Robert Wise
Aujourd’hui on va se pencher sur le premier long-métrage STAR TREK simplement intitulé STAR TREK : LE FILM (THE MOTION PICTURE en VO) sorti en 1979 (la même année que ALIEN, tiens) et réalisé par Robert Wise.

INTRODUCTION
Je ne peux pas me revendiquer comme un fan de de STAR TREK parce que je n’ai pas le temps de regarder toutes les séries. J’ai par contre vu pas mal d’épisodes par ci par là et j’ai un profond respect pour cette franchise et ce qu’elle a accompli (ou tenté d’accomplir, on y reviendra ensuite…) C’est à dire une saga basée sur l’exploration, la découverte et la fascination de l’inconnu, les questionnements éthiques et sociaux liés à d’autres cultures, le tout dans un futur non pas dystopique mais plutôt utopique, où la plupart des peuples de la galaxie ont fait la paix et travaillent ensemble. C’est original et imaginatif, et ça change des sempiternelles guerres spatiales.
C’est aussi une saga qui prend la science plus au sérieux que d’autres épopées spatiales comme STAR WARS (car soyons honnête, STAR WARS c’est de l’heroic-fantasy dans les étoiles, qui se contrefout de la science). Je ne dis pas que la science est parfaitement cohérente dans STAR TREK, ni qu’il faut avoir un diplôme d’ingénieur pour comprendre, mais de nombreux rebondissements et problèmes rencontrés dans les aventures des personnages ne viennent pas juste d’attaques de « méchants », mais aussi de difficultés relatives à l’espace et ses mystères, qui ont souvent un fond de vérité scientifique pour les rendre crédibles.

Un spectacle plus contemplatif axé sur la découverte spatiale
Je peux comprendre que tout le monde n’adhère pas, mais il en faut justement pour tout le monde (en théorie). Et c’est pourquoi je suis attristé de voir qu’aujourd’hui c’est devenu du space opera à la STAR WARS souvent stupidement écrit et à base de bastons et d’explosions dans tous les sens. Cela a été nivelé par le bas. Attention, ça ne veut pas dire que je considère les fans de spectacles pyrotechniques à la STAR WARS idiots. Non. Je suis moi-même fan de films de divertissement d’action. Le problème c’est quand ça vient supplanter tout le reste, et qu’il n’y a plus de place pour un concept un peu plus intello et mystérieux. Les producteurs ne prennent plus de risque, voient que même les films STAR WARS les plus mal écrits (bonjour les épisodes 8 et 9) rapportent beaucoup, alors pourquoi ne pas appliquer la même recette et dire adieu à l’ancien STAR TREK ?
Bref…du coup, quand j’en ai ras le bol des guerres dans l’espace, je reviens sur une valeur sûre qui est le représentant de la franchise STAR TREK que je connais le mieux : le premier film de 1979.

Retour du casting de la série TV
STAR TREK : LE FILM, C’EST QUOI ?
Au départ, STAR TREK, c’était donc une série TV imaginée par Gene Roddenberry, un auteur qui avait une véritable vision d’un futur plus utopique (ça fait du bien parfois). La série originale créée en 1966 n’a tenu que 3 saison faute d’audience et aussi par manque de budget (c’était quand même bien kitsch visuellement !) C’était un projet clairement plus « underground » et indépendant qui a cependant su fédérer une véritable fanbase de passionnés (l’ancêtre des geeks d’aujourd’hui) au fil des rediffusions, grâce à ses scénarios intéressants.
Il y eut ensuite une série animée en 1973. Puis en 1975, alors que la Paramount est prête a relancer STAR TREK et qu’un épisode pilote d’une nouvelle série est mis en production, voilà que débarque STAR WARS en 1977 et renvoie le projet dans les abîmes, par frilosité des producteurs de se frotter à un space opera aussi spectaculaire. Cependant cela donne une idée à la Paramount : faire un film plus grandiose et avec un plus gros budget plutôt qu’une série TV. Le succès fut moyen au début mais favorisa le retour de la franchise avec d’autres films et séries TV. Il s’agit donc d’un film qui se déroule quelques années après la série originale et qui met en scène les mêmes personnages (Kirk, McCoy, Spock, Sulu, Uhura, etc.) incarné par le casting original. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir vu la série TV pour comprendre ce film.
Le trailer de la version remasterisée
LE PITCH
En l’an 2273, une entité extraterrestre anéantit une flotte de croiseurs Klingon. Celle-ci se présente sous la forme d’une espèce de « nuage » de champs de force de plus de 2 unités astronomiques de diamètre (2 fois la distance Terre-Soleil. En 1979 ils avaient annoncé 80 UA…ce qui était complètement abusé et fut modifié dans la version director’s cut. Rendez vous compte : il faudrait, même en voyageant à la vitesse de la lumière, plus de 5h pour atteindre le centre de cette entité, et beaucoup plus à une vitesse inférieure, ce que nos héros font en moins de temps que ça. Donc…souci de cohérence). Ce nuage se dirige vers l’espace de la Fédération, tout droit vers la Terre.

Une entité dont l’immensité dépasse l’entendement
James T. Kirk (William Shatner) est chargé d’intercepter et d’analyser l’entité pour évaluer la menace. Il reprend alors les commandes de l’USS Enterprise, qu’il avait abandonnées il y a 2 ans et demi à la suite de sa promotion en tant qu’amiral. Le capitaine Will Decker (Stephen Collins), évincé de son commandement, accepte malgré lui de le seconder. Sur la route d’interception de l’entité, l’Enterprise accueille Spock (Leonard Nimoy) qui revient de sa retraite sur Vulcain. Alors que le vaisseau approche de l’entité, cette dernière va absorber le lieutenant Ilia (Persis Khambatta) et renvoyer sur le vaisseau une réplique robotique d’Ilia en tant que « sonde » afin que l’entité (qui se fait appeler V’Ger) puisse communiquer avec l’équipage de l’Enterprise à travers elle.
L’équipage va alors découvrir que V’Ger a une connaissance universelle phénoménale accumulée au cours de son voyage dans l’espace mais cherche l’origine de son existence. V’ger est une intelligence artificielle.

Le lieutenant Ilia, assimilée et recréée sous forme d’interprète robotique
ANALYSE
Disons-le clairement : le concept de base n’est pas calibré pour attirer un large public. Et le projet ne s’est pas fait sans difficultés. Il y avait plusieurs scénaristes en rivalité qui se partageaient l’écriture de ce film, et la Paramount a fait pression pour que le film sorte à la fin de l’année 1979, ce qui a empêché de finaliser certains effets. C’est en tous cas grâce à Robert Wise (WEST SIDE STORY, LA MAISON DU DIABLE, LE JOUR OU LA TERRE S’ARRETA) qu’un équilibre a été trouvé, et qu’un film à la hauteur de ce scénario ambitieux a pu être produit. Et pourtant les visions de Roddenberry et Wise sont assez opposées. Wise était plutôt pessimiste, comme peuvent l’attester pas mal de ses films, ou du moins désenchanté et mélancolique. Mais là où ça devient intéressant, c’est que cette opposition de deux conceptions du monde va plutôt bien se marier avec le thème du film.
En effet dès le départ, Wise nous présente les personnages de la série TV (Kirk, Spock, McCoy, etc) beaucoup plus désabusés qu’à l’accoutumée. Spock est confus, souhaite rejeter son humanité complètement mais ne parvient pas à accomplir le rituel vulcain de purge de toute émotion. Il fait le voyage à contrecœur en s’identifiant davantage à la solitude de V’Ger. Kirk cherche sa place depuis sa promotion qui lui a fait perdre l’Enterprise, et va se montrer désagréable et suffisant envers son remplaçant, le capitaine Decker. McCoy ne voulait plus rien avoir à faire avec les voyages stellaires et ne revient que sur la demande de Kirk. Decker et Ilia sont d’anciens amants frustrés dont le premier va chercher à retrouver la seconde même au travers de son incarnation robotique. Quant à V’ger, l’entité mystérieuse, elle se révèle être une machine qui a accumulé tellement de savoir en amalgamant en son sein les différents mondes rencontrés qu’elle en a acquis une conscience de soi et se questionne à présent sur sa place dans l’univers et le but de son existence.

Un équipage mélancolique et égaré
Malgré ce spleen qui accompagne tous les personnages qui cherchent leur place, on nous explique bien que V’Ger a le pouvoir de création tout comme de destruction, tel un dieu. Et la fin du film sera plutôt optimiste. Beaucoup se sont amusés à voir dans ce film pas mal de métaphores de l’acte sexuel. Oui, lorsque l’Enterprise « pénètre » dans V’ger, cela ressemble fortement à un spermatozoïde qui pénètre une cavité utérine pour aller féconder un ovule. Mais cela va plus loin. Il ne s’agit pas de faire ricaner avec une blague, mais bien d’illustrer une métaphore de la fécondation, V’ger étant comme une matrice capable de donner la vie, et même une toute nouvelle forme de vie comme nous le démontrera la fin du film. Il est donc bien question de création et de renaissance, que ce soit celle de Ilia par V’ger, celle de V’ger par les humains, celle de la nouvelle forme de vie créée à la fin, avec ce que ça implique : quelque chose doit mourir pour que quelque chose d’autre renaisse. De là à y voir aussi la renaissance de la franchise STAR TREK et de son équipage, il n’y a qu’un pas. En effet, tout le monde est étonnamment plus optimiste et émerveillé lors de la dernière scène, comme pour annoncer le retour de STAR TREK.

Une imagerie qu’on peut certes interpréter comme une insémination
Il y a également ce thème du rapport entre le créateur et la créature. Si je ne suis pas forcément fan lorsque des films comme ALIEN COVENANT ou PROMETHEUS décident d’expliquer l’origine d’une espèce extraterrestre en la reliant aux êtres humains, comme si toute création de l’univers était d’origine humaine, c’est parce que souvent cela débarque comme un cheveu sur la soupe 40 ans après, et aussi parce que ça n’a aucun intérêt pour le type de film concerné (ALIEN c’est de l’horreur, pas une saga de SF philosophique). Dans STAR TREK, il s’agit du thème central et le scénario nous invite, nous êtres humains, à prendre conscience de ce que l’on crée et de la nécessité à devenir plus sage pour en assumer les responsabilités, si on veut qu’un futur plus heureux soit possible.
Le film aborde de nombreux thèmes liés à la nature humaine : le rapport entre l’homme et la machine, ce que les sentiments font de nous en bien et en mal (les sentiments amers des personnages au début prennent alors un sens, tout comme ceux plus nobles par la suite), la solitude et le besoin d’appartenance à un groupe. Tout cela à travers la quête de réponses d’une machine en évolution qui cherche à comprendre d’où elle vient. En bref, le scénario est riche et original.

L’immensité de l’Enterprise face aux humains…et son insignifiance face à V’ger
LA PARTIE VISUELLE :
La Paramount a misé sur deux grands techniciens de l’époque pour s’assurer de pouvoir rivaliser avec le film de George Lucas. Ils se sont offert les services de John Dykstra et Douglas Trumbull (respectivement responsable des effets spéciaux de STAR WARS et 2001 L’ODYSSEE DE L’ESPACE). Ce sont eux qui se sont chargés de proposer une expérience visuelle à la hauteur de l’étrangeté du scénario et de créer un V’ger imposant et mystérieux. Tout est fait pour être démesuré. Il y a beaucoup de jeux d’échelle afin de bien se rendre compte de l’immensité de l’univers dans lequel évoluent nos héros. C’est ainsi qu’on verra d’abord à quel point les humains sont d’une taille insignifiante par rapport à l’Enterprise, véritable « vaisseau cité ». Tout ça pour ensuite mieux nous montrer à quel point cet énorme vaisseau est pourtant lui-même insignifiant par rapport à la démesure de V’ger (aussi bien dans son aspect extérieur dont l’éther incommensurable fait la moitié de notre système solaire, mais aussi dans son aspect intérieur, le vaisseau au cœur du nuage, qui ridiculise encore l’Enterprise par sa taille). Les visuels proposés sont non seulement très réussis pour l’époque, mais ils sont aussi suffisamment étranges et inhabituels pour paraitre véritablement « alien » et captiver l’attention.

Les décors éthérés psychédéliques du nuage entourant V’ger
Et n’oublions pas le style de Robert Wise (bien qu’il soit difficile de savoir s’il était responsable de tous les plans ou si les 2 précédents techniciens ne filmaient pas eux-mêmes les séquences spatiales). Qu’il ait agit seul ou avec le support de ses techniciens, on constate en tous cas un style visuel orienté vers la contemplation, la fascination de l’étrange. Et lorsqu’il film les acteurs, comme mentionné précédemment, Wise a tendance à les isoler dans le cadre quand il s’agit de les dépeindre comme des âmes en peine cherchant leur place dans l’univers. Reste cependant les costumes et les décors intérieurs des vaisseaux qui, sans doute pour une question de fidélité à la série, peuvent faire assez simplistes et gentiment kitsch (les fameux uniformes qui ressemblent à des pyjamas…) Mais rien de dramatique. Le film a aussi son lot de séquences magnifiques (le lancement de l’Enterprise, la longue séquence de survol de V’ger permettant d’apprécier toute son immensité, la « fusion » finale dans une cascade de lumière aveuglante, etc.

Transcender sa nature
LE RYTHME
Ah ! Sans doute ce qu’un certain public reproche le plus au film. Son rythme lent et contemplatif. Pour ma part je trouve que cela sied parfaitement au film qui prend le parti de nous plonger au cœur d’un mystère, et non d’une guerre. Le style de Robert Wise retranscrit de belles manière l’immensité de l’espace et la fascination qu’il peut engendrer, prenant le temps de nous le faire contempler, et nous mettant dans la même situation que l’équipage perplexe face à l’inconnu. Et il y a tout de même un suspense efficace avec cette menace que représente V’ger qui considère les « unités carbone » (les humains quoi) comme des insectes.
Rencontre avec une force qui défie l’entendement
Le film sait bien doser ses rebondissements et révélations pour que ce soit satisfaisant. Ce n’est pas parfait non plus, bien sûr. On pourra se demander pourquoi cette séquence de 6min de présentation de l’Enterprise sous toutes ses coutures lorsque Kirk s’apprête à embarquer ? Sans doute un peu de fan-service pour les passionnés de la série qui partageraient le même émerveillement que Kirk à retrouver son vaisseau. Mais pour un néophyte, on pourra trouver que ça met un peu trop d’emphase sur un simple embarquement.
De même, il y a quelques moments de pause lors de dialogues, sans doute peu utiles. Mais à chaque fois que quelque chose parait lent, j’en viens à me demander si ce ne sont pas nos cerveaux trop formatés à recevoir de constants stimuli de nos jours, avec les pubs, les vidéos YouTube dans lesquelles tout le monde parle vite et sur-découpe le montage vidéo. Je pense que les générations d’aujourd’hui ont de réels troubles de l’attention. Je ne trouve pas le film ennuyeux et même les quelques longueurs sont tout à fait supportables. Il est indéniable cela dit que le parti pris contemplatif est réel et pouvait déjà rebuter un certain public à l’époque.

Au cœur de la machine
LA MUSIQUE
C’est Jerry Goldsmith aux commandes de la bande son du film. Et quelle bande son ! Elle complimente parfaitement les images en appuyant cette sensation de grandeur épique et mystérieuse avec des thèmes lancinants et inquiétants pour V’Ger et d’autres plus épiques et merveilleux pour l’Enterprise et son équipage. A noter l’utilisation d’un instrument particulier : Le Blaster Beam. Cet étrange instrument aux sonorités électroniques n’est pas électronique du tout. Conçu au départ par John Lazelle, un obscur artiste français, il a été perfectionné par Craig Huxley, un enfant acteur devenu musicien. Le Blaster Beam a été rendu célèbre par son utilisation dans ce film, quand Jerry Goldsmith a décidé de s’en servir pour créer le son caractéristique de V’ger.
Présentation du Blaster Beam
LES ACTEURS
Peut-être l’aspect le moins réussi du film, la direction des acteurs, si elle n’est pas mauvaise, semble souvent un peu trop calquée sur le format télévisuel, avec beaucoup de dialogues figés et des personnages qui restent sagement dans leur siège. William Shatner est également parfois un peu trop cabotin. Mais rien à dire de la performance subtile de Leonard Nimoy et son apparente nonchalance dépourvue d’émotions qui caractérise le personnage de Spock, mais qui lui permet à des moments clés de donner plus de poids à un simple sourire. La magnifique Persis Khambatta qui incarne Ilia (et sa version robotique) se montre également très convaincante lorsqu’il s’agit de transcender une apparente absence d’émotion avec une réminiscence d’émotions humaines issues de ses souvenirs (oui, V’ger est allé jusqu’à copier les schémas mémoriels de Ilia, donc la forme de vie robotique qu’il a créé a des souvenirs de son ancienne incarnation.)

Un robot qui fait des trous dans les murs si on ne lui répond pas, mais qui semble se souvenir de l’équipage
CONCLUSION
J’ajouterai un mot avant de conclure : il faut voir ce film dans sa version director’s edition qui date de 2001 et a été supervisée par Robert Wise (son dernier projet avant son décès en 2005). Et aussi dans sa version restaurée en HD de 2022 pendant que vous y êtes. Je ne sais même pas si on peut encore trouver la version d’origine mais beaucoup de plans que la sortie un peu précipitée du film en 1979 n’avait pas permis de finaliser (la Paramount voulait que ça sorte pour Noël 1979…) ont été retravaillés et améliorés.
Ce film fut en tous cas une bonne surprise inattendue pour moi la première fois que je l’ai vu il y a 15 ans, et le revoir récemment dans sa nouvelle version remasterisée dans un blu-ray à l’image nettoyée n’a fait que me confirmer que le film tient toujours très bien la route.
La grandeur, la menace, et l’étrangeté dans une seule musique
Que ce soit par son scénario ou sa direction artistique (visuelle et musicale), Robert Wise propose un vrai voyage aux confins de l’espace. Tantôt inquiétant, tantôt fascinant, le mystère qui plane sur le film et sa résolution assez poétique font de ce STAR TREK un vrai bon film de science-fiction au sens noble du terme (c’est à dire qui explore l’immensité de l’inconnu et questionne la nature humaine au travers d’un divertissement aux images aussi impressionnantes qu’indescriptibles, nous renvoyant à notre condition à la fois insignifiante face à l’univers, mais également capable de grandes choses.) Oui le rythme est lent, oui les gimmicks un peu kitsch propres à l’esthétique de la série TV sont là. Mais rien qui empêche de profiter du voyage proposé.

STAR TREK renaissance
Merci pour ce partage d’expérience, assez loin des sarcasmes qui entourent souvent l’analyse de ce premier opus.
En y réfléchissant, le long tour extérieur de l’Enterprise est peut-être un moyen à l’époque que l’on a dépassé l’utilisation des maquettes propres à la série pour proposer un véritable spectacle.
L’accueil parfois un peu froid des Trekkies vient peut-être de la ressemblance de ce film avec d’autres épisodes, notamment Le Korrigan/The Changeling où l’on retrouve de nombreux points communs (retour d’une sonde « améliorée » entre-temps et à la recherche de son créateur, « mort » d’un membre de l’équipage, fusion mentale entre la machine et Spock… Même le nom des machines se font échos : Nomad et l’identité réelle de V’Ger) au point que certains considèrent le film comme un remake à gros budget de cette histoire.
Il est également à noter qu’avant le second film, on a déjà ici la suite d’un épisode de la série avec l’apparition du fils du Commodore Decker, personnage de l’épisode The Doomsday Machine / La machine infernale.
Hello. Merci pour ton retour.
J’ai entendu cette histoire de remake de « Changeling ». Mais apparemment parmi les fans, ce n’est pas considéré comme un bon épisode. Du coup il n’y a pas de raison de bouder une version améliorée. Mais bon comme je te dis je n’ai pas une grande connaissance de STAR TREK. Juste vu des épisodes épars tirés de différentes séries.
Après il me semble que ce film est remonté dans l’estime de certains fans, j’avais lu pas mal de commentaires là dessus. Mais bon j’imagine qu’il y a aussi des puristes chiants (comme partout).
Un article diablement complet et roboratif. Si tu en avais déjà fait une version Bruce Lit, je ne m’en souvenais pas.
J’avais vu le film une première fois quand j’étais ado, probablement dans sa version cinéma. Je n’étais pas entré dedans et je m’étais ennuyé. Il y a de ça quelques années (une dizaine, je dirais), je me suis offert le coffret blu-ray de l’intégrale des six premiers films et cette fois-ci je l’avais beaucoup aimé.
Je me souviens effectivement de la mauvaise réputation qu’avait le film à une époque, un peu comme si les fans considéraient que la saga dans sa version cinéma ne commençait réellement qu’avec le second film (qui reste probablement le meilleur celà-dit). Mais effectivement, avec le temps, le film a regagné son importance et une appréciation à la hauteur de ses qualités et, surtout, de son originalité et de son parti-pris narratif courageux et extrêmement intègre.
Tu m’as sacrément donné envie de le revoir.
Non, y’avait pas de version Bruce Lit. C’est de l’inédit tout neuf^^ Merci de ton retour.
Perso je ne préfère pas le second film. C’est le favori de plein de fans de STAR TREK, mais je trouve que le second se penche plus sur les personnages et fait revenir un méchant de la série TV d’origine. Du coup déjà si on n’a pas suivi la série et qu’on n’a pas un minimum d’affect pour les personnages, le film n’a pas énormément à offrir. Niveau « découverte spatiale » ou thème de SF, y’a pas grand chose dans le 2. ça reste sympa, mais c’est beaucoup plus « classique », c’est une aventure avec un méchant, des héros qui doivent l’arrêter, etc.
Alors que ce tout premier film, c’est vraiment accessoire de connaître la série et les liens entre les personnages, c’est beaucoup plus un film « auto-contenu » je trouve, et un trip halluciné avec une atmosphère assez dingue et des visuels grandioses. Moi c’est mon film STAR TREK préféré, mais il est vraiment sans sa catégorie à lui par rapport aux autre films, bien plus orienté sur le mystère et la fascination de découvrir l’inconnu, avec une sensation de solitude qui plane.
Ce qu’on peut reprocher aux films STAR TREK c’est quand même qu’ils sont pas super indépendants. Le 3 est la suite du 2 (aucune intérêt de le voir sans avoir vu le 2) Me souviens plus du 4 et 5…Le 5 est souvent qualifié de mauvais, je sais même pas si je l’ai vu.
Et parmi les films « next generations », je n’apprécie que PREMIER CONTACT. Les autres ne sont pas folichons…
Et même PREMIER CONTACT, si tu n’as pas vu les épisodes en lien avec les Borg dans la série, tu ne comprends pas les allusions de la reine Borg à Locutus, le Picard temporairement assimilé par le collectif dans la série TV.
Si tu as acheté le coffret avec les 4 films en 4k, je crois que c’est la version cinéma que tu as. C’est bizarre comme choix d’ailleurs, je pensais qu’on ne trouvait plus que la director’s edition. Il y a pas mal de différences, des effets inachevés par rapport au story board et il y a pas mal de moments supplémentaires sur les relations entre les persos.
https://www.movie-censorship.com/report.php?ID=542
Et du coup t’as pas du voir la dernière restauration du director’s cut sortie en 2022.
A savoir qu’il y a aussi eu une « special longer version » pour la TV, je pense jamais sortie en DVD ou blu-ray, mais c’était un truc jamais autorisé par Robert Wise ou ils avaient pris des scènes coupées pour les remettre et rendre le tout plus long, parce qu’apparemment ils ont des formats TV aux USA qui s’étendent sur 3h avec des pubs de partout. Du coup ils avaient réussi à faire une version de 2h30 avec 30min de pubs…
Je pense que les effets spéciaux n’ont jamais été réintégrés dans cette version puisqu’elle n’a jamais fait son chemin en format numérique.
Je vois ce que tu veux dire par rapport à la différence entre les deux premiers films. Faudra que je revoie ça avec davantage de maturité désormais.
Le coffret que j’avais acheté est une intégrale 6 films blu-ray :
https://fr.shopping.rakuten.com/offer/buy/362737943/star-trek.html?fbbaid=16508293700&t=10059824&csp&gad_source=1&gbraid=0AAAAADrTKD85MzIR3nzEgrh5i2l-CDscN&gclid=CjwKCAjwk43ABhBIEiwAvvMEB3TDGdrXj1jmK4six3Vrxw8NWz98G1UpWV24ejIMT91r8qV8jx2ZchoCbX0QAvD_BwE
C’est sûr que ça date d’avant 2022.
Ah ok c’était peut être le director’s cut alors dans cette édition.
En 2021 ils ont sorti un coffret avec 4 films seulement en 4k, et le premier est en version cinéma (en tous cas c’est écrit ça dessus, j’ai pas le coffret pour vérifier) Je trouve ça bien étrange si c’est vraiment la version avec les effets manquants de l’époque. Bon j’imagine que ça peut être sympa pour ceux intéressés (après tout je râle souvent qu’on ne trouve plus les STAR WARS d’origine) mais bon…ça doit s’expliquer par le fait que le director’s cut à ce moment n’avait pas encore été restauré en 4k.
Mais pour le coup le director’s cut est mieux je trouve^^
La colère de Khan est sympa mais comme les films suivants je trouve qu’il fait aussi plus cheap, plus proche de la série TV (bon ok c’est vachement moins cheap que la série TV, mais plus cheap que le film de Wise. Il y a même quelques plans de l’Enterprise repris du premier film) Je pense que les fans de la série préfèrent parce que c’est plus en lien avec la série. Et il y a de bons moments avec les personnages qui vieillissent, questionnent leurs choix, etc. Une…continuité quoi^^ Mais après je trouve Khan un peu…croquignole comme on dit. Le méchant super intelligent paraît-il mais qui se plante tout le temps quand même…
Et puis parmi les épisodes de STAR TREK que j’ai vus, les scénarios que je préfère c’est pas quand y’a un méchant qui veut se venger, mais quand ils sont face à un mystère, ou une créature nouvelle, ou des incidents techniques bizarres. Ce que je préfère dans LA COLERE DE KHAN au final c’est surtout les thèmes de la vieillesse et de la renaissance avec ce qui tourne autour du projet Genesis, une expérience capable de créer la vie. Parce que là encore il y a un concept scientifique au service d’une réflexion sur la vie et mis en parallèle avec Kirk qui se sent vieux et se découvre un fils dont il ne s’est jamais occupé.
Le film de Wise est mon préféré pour son originalité. Faut dire que moi niveau SF j’aime les trucs aux ambiances plus mystérieuses. Le mystère ça colle à l’immensité et au vide de l’espace. ANNIHILATION c’est un peu ça aussi. J’aime aussi MOON de Duncan Jones. DARK CITY, DUNE, EX-MACHINA, BLADE RUNNER, AU DELA DU REEL. Le contemplatif lent et mystérieux, parfois inquiétant.
Même le MYSTERE ANDROMEDE du même Robert Wise j’aime bien, alors que là pour le coup y’a moyen de se faire chier^^ C’est juste dans scientifiques dans une pièce.
C’est pas forcément ce que tu préfèreras toi^^
ALIEN, BODY SNATCHERS, THE THING et tout ça, j’y considère comme de l’horreur. J’aime beaucoup aussi, mais c’est surtout de l’horreur qui se déroule soit dans un contexte futuriste et/ou dans l’espace et/ou avec des extraterrestres. Je n’y regarde pas pour avoir ma dose de SF ^^
STAR WARS c’est pareil, à part quelques visuels sympas dans l’espace, on s’en fout de l’aspect SF. C’est très heroic-fantasy
ça me fait penser, faut que je revoie 2001 L’ODYSSEE DE L’ESPACE. Pas sûr d’avoir compris grand chose la dernière fois, ça doit faire 20 ans que je l’ai vu…
Et bonjour !
Je n’ai jamais suivi la série, à l’époque où elle était diffusée à la Télé : déjà, j’étais Cosmos 1999 à fond, tellement plus intense, tout en étant encore plus barré, niveau ambiance. Je n’ai vu le film que tard -les années 90, je crois- et j’avais beaucoup, beaucoup aimé ; surtout pour les mêmes raisons que toi : sujet original purement S.F., rythme contemplatif, mise en avant des spécificités liées au voyage spatial.
Les aspects les moins heureux étant le daté de la traduction de certains aspects de l’histoire : l’explication de la transformation de V’ger (maladroite et inutile, dans ce contexte cosmique, donc forcément hors de notre compréhension) ; le parler robotique de la sonde Ilia (puisque V’ger peut retranscrire ses schémas mémoriel, il aurait été logique qu’elle sache s’exprimer parfaitement -et puis, l’effet est surtout crispant/enfantin). Enfin, effectivement, les looks vestimentaires (et physiologiques, pour certains figurants !) des personnages, même si la concession au fans semblait impossible à éviter.
Je n’ai pas trouvé Shatner si cabotin que ça ; mais il est vrai que le rimmel sur les yeux, passé un certain âge, ça commande -mais QUI donc s’est chargé des maquillages ?! Probablement le même qui s’est occupé des figurants dont je parle plus haut… Enfin, un Kirk tout mince, j’avoue que ça ne le fait pas, avec moi -mais ça, c’est juste moi.
La mise en scène des évènements est assez poussive, par contre : c’est surprenant que cette écriture-là n’est pas été plus orientée pour mettre en valeur « l’action ».
Du Grand spectacle, les effets spéciaux vraiment esthétiques, mais un film le cul un peu entre deux époques (mais pas entre deux styles) ; comme si Wise, alors qu’on est quand même à l’aube des 80’s, n’avait pas osé trop s’affranchir d’une tradition, toute classique et très obligée, de Space-Opera « d’antan ».
J’ai vu les autres films, mais n’en ai gardé aucun souvenir, sinon quelques jolis visuels et de grosses bourdes scénaristiques/philosophiques, éthiques (les amours trans-temporelles du Capitaine…). Mais ce film-ci se suffit amplement.
Merci de ton retour
Oui tu n’as pas tort il y a quelques trucs datés, et des trucs kitsch tirés de la série (pour le coup dans le 2eme film, même si c’est moins mon délire car vachement ancré dans la série avec le retour d’un méchant tiré d’un épisode, ils ont conçu des uniformes rouges et noirs plus chouettes)
Je ne me souviens pas non plus des films 3 à 6. Je ne pense pas avoir vu les 5 et 6 d’ailleurs. Le 2 est sympa même si je trouve le méchant un peu croquignole (pas si malin que ça le Khan) mais il y a de jolis moments entre les personnages et toute une réflexion sur le fait de vieillir, regretter des choses qui se marrie assez bien avec le Mcguffin du film le projet Genesis. Mais s’il améliore certains trucs (comme je disais des uniformes plus cool), les images de l’espace et des vaisseaux sont bien plus cheap que celles du film de Wise qui en met quand même plein la vue.
Je sais que tous les fans ne seront pas d’accord avec moi, mais de toutes façons ce que je préférais dans les épisodes que j’ai vus, c’était les épisodes basés sur des découvertes et des mystères, pas trop sur les amours ou les « méchants » qui veulent se venger.
Oui, moi aussi les vengeance et Cie, ça me saoule, en général ; ce qui me fait zapper un max de trucs, vu que c’est le filon de base. Ou alors il faut que ce soit raisonnablement crédible, très, très bien amené, et exploité le plus originalement possible. Pas trop courant, dans le mainstream. La dernière fois où j’ai vu/lu quelque chose qui utilisait le truc super intelligemment (bon, y’avait pas que ça, mais c’était le ressort de l’intrigue), c’est dans le Manga Réincarnations, PSME, de Saki Hiwatari : autant dire que ça date ! Il y a probablement eu aussi bien, depuis ; mais je suis pas assez curieux pour chercher : j’attends de tomber dessus par hasard.
Je suis pas contre le concept même de la vengeance dans un film. J’aime plein de films basés là dessus, mais de type polar/action où je ne viens pas spécialement pour l’intrigue mais pour la baston (mais attention, du coup faut que la baston soit bien faite ! Genre truc de kung fu de Hong Kong et pas des scènes d’action sur-découpées caméra à l’épaule gerbotron. On a tous nos exigences selon le genre du film^^).
Mais donc ça ne m’intéresse pas dans n’importe quel contexte la « vengeance ». Si je regarde du STAR TREK c’est pour un truc un peu plus orienté « découverte et mystère de l’inconnu ». C’est ce qui démarque (ou démarquait…) la franchise d’autres trucs de SF dans l’espace orientés « guerre ».