Anthologie des films KING KONG – 1ère partie : KING KONG + SON OF KONG
Chronique du film KING KONG
En bonus, chronique de SON OF KONG et LE MONDE PERDU
Date de sortie des films : 1933 (1925 pour LE MONDE PERDU).
Durée : 1h44, 1h09, 1h40 (respectivement KING KONG, SON OF KONG et LE MONDE PERDU)
Genre : Fantastique, aventures.
1ère partie – Vous êtes ici : KING KONG 1933
2ème partie : KING KONG CONTRE GODZILLA, KING KONG S’EST ÉCHAPPÉ, LA GUERRE DES MONSTRES
3ème partie : KING KONG 1976 + KING KONG 2
4ème partie : KING KONG 2005
5ème partie : SKULL ISLAND
Le plus grand monstre de
l’Histoire du cinéma !
Cet article portera sur deux films : Le KING KONG originel version 1933, avec Fay Wray et les effets spéciaux de Willis O’Brien, ainsi que sa suite réalisée la même année, intitulée SON OF KONG. Nous reviendrons également sur LE MONDE PERDU réalisé en 1925.
KING KONG et SON OF KONG ont été réalisés plus ou moins par la même équipe, à une époque où le monde était encore une terre de découverte…
Cet article est le premier d’une anthologie dédiée à KING KONG. Il sera suivi d’un article sur le remake de 1976 et sa suite de 1986. D’un autre sur les KING KONG japonais. D’un autre sur le remake réalisé en 2005 par Peter Jackson, etc…
L’affiche promotionnelle de 1933 : Le sens de la démesure !!!
1) King Kong 1933 : Sauvage et beau
L’histoire, tout le monde la connait : Un générique s’ouvre sur ce titre : « King Kong : La Huitième merveille du Monde » (« Eighth Wonder Of The World » était le titre initial du projet). Nous sommes dans le New-York de la prohibition. Un cinéaste aventurier nommé Karl Denham repousse sans cesse les limites en allant filmer les animaux sauvages dans les régions les plus reculées du monde, espérant créer à chaque fois la sensation auprès des spectateurs ébahis.
Ayant eu vent d’une île inconnue appelée L’Île du Crâne, peuplée de créatures préhistoriques, le bonhomme monte son expédition. Pour ce faire, il ne possède qu’une seule et unique carte, mentionnant l’existence de cette terre au large de Sumatra.
Denham nourrit de grandes ambitions pour son projet, tout en restant évasif quant à ce qu’il souhaite filmer en particulier. Il tient néanmoins à intégrer dans son film une jeune et belle actrice en chair et en os. Ce sera Ann Darrow, jeune femme désœuvrée, perdue et affamée dans le New-York en crise des années 30.
Le Venture, cargo spécialement apprêté pour l’expédition, quitte alors la civilisation pour pénétrer dans l’inconnu…
Les explorateurs découvrent leur premier dinosaure. Une scène inoubliable qui marquera durablement l’esprit de tous les enfants de la planète !
Voici le film qui traumatisa et transforma en geeks plusieurs générations de cinéphiles (dont votre serviteur) -voire de cinéastes- qui prirent conscience à sa vision que les rêves les plus fous pouvaient être incarnés sur un écran de cinéma.
En ce qui me concerne, j’ai découvert la chose un lundi soir (ou bien un mercredi, je ne m’en souviens plus), à l’âge de sept ans. Ce soir-là, il avait fallu que je supplie longuement mes parents car, hormis le mardi soir, il était hors de question de regarder la télévision en semaine, passée la barre fatidique des 20h30, pour cause d’école le lendemain. Ce fut la seule et unique fois qu’ils renoncèrent à m’interdire le spectacle, probablement incapables de supporter mon regard humide suintant la panique !
Je me souviens avoir passé les trois-quarts du film debout, les mains rivées sur les accoudoirs de mon fauteuil, dans l’incapacité totale de me rasseoir, tétanisé par le suspense et les images inouïes de ce qui, assurément, allait devenir le film au-dessus de tous les autres !
Un stégosaure, un brontosaure, un tyrannosaure, un ptéranodon et un gorille géant plus tard, j’allais me coucher des étoiles plein les yeux (la guerre des étoiles, déjà !). Et puis, enfin, le lendemain, je pouvais palabrer longuement du spectacle avec mes copains d’école. Car d’habitude j’étais bien l’un des seuls à n’avoir pas eu droit à me coucher tard !
Le roi des monstres !
Datant de 1933, tourné seulement cinq ans après l’avènement du cinéma parlant pour un budget de 650 000 dollars (une somme colossale pour l’époque, sachant que le budget initial fut dépassé de 80 % !), KING KONG nous émerveille aujourd’hui encore par ses effets spéciaux et sa galerie de tableaux tout droits sortis de nos fantasmes les plus fous en matière d’aventures. Depuis les décors en noir et blanc de sa jungle de cauchemar jusqu’à sa collection de monstres antédiluviens, le voyage est total !
Spectacle tenant du jamais vu auparavant, le film regroupait quasiment toutes les techniques de trucage connues à l’époque, des peintures sur verre (toujours employées aujourd’hui, malgré l’ère du numérique et ses fonds verts !) à l’animation image par image et autres rétroprojections issues des trouvailles du grand Georges Méliès !
Les scènes mythiques abondent tout au long du film, pour une œuvre devenue une référence éternelle dans le cinéma de genre, aussi bien dans sa construction narrative que dans ses scènes de bravoure : Le combat entre le singe géant et le tyrannosaure, la traversée des marais, le tronc servant de pont par-dessus le ravin… Mais surtout, le voyage en terre inconnue d’où l’on ramène une créature s’évadant dans la ville hostile deviendra un archétype pour tout l’ensemble du cinéma fantastique. LE MONDE PERDU, réalisé en 1925, avec déjà le grand Willis O’Brien aux commandes des effets spéciaux, dévoilait le même schéma. Mais il sera jugé avec le recul comme une sorte de « brouillon » par rapport à l’œuvre qui nous intéresse ici. On en parle en fin d’article.
Terreur dans les chaumières chez les enfants de moins de dix ans !!!
Ce thème du monstre sauvage lâché dans la civilisation écume ainsi l’Histoire du cinéma. On le retrouve dans les films de Ray Harryhausen (LE MONSTRE DES TEMPS PERDUS, À DES MILLIONS DE KILOMÈTRES DE LA TERRE, LA VALLÉE DE GWANGI – ce dernier étant d’ailleurs une relecture du KING KONG de 1933 -), les suites de L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR, plusieurs films de dinosaures des années 50 aux années 70 (DINOSAURUS, GORGO, etc.), tous les films d’insectes géants des années 50 (DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE, TARENTULA, LA CHOSE SURGIT DES TÉNÈBRES, etc.), les films de monstres japonais (GODZILLA et toute sa clique de kaïjus, qui finiront d’ailleurs par rencontrer King Kong en personne !), les films de crocodiles géants (LE CROCODILE DE LA MORT, L’INVROYABLE ALLIGATOR, etc.), BIGFOOT ET LES HENDERSON et, bien sûr, la belliqueuse créature de la saga ALIEN…
On retrouve même ce thème dans certaines déclinaisons inattendues, parmi lesquelles les GREMLINS, ou encore des hommages directement assumés comme dans la saga JURASSIK PARK (évidemment, cette liste n’est pas exhaustive, sans quoi elle me prendrait des heures !).
L’histoire de KING KONG, c’est donc avant tout celle d’une créature sauvage lâchée dans la civilisation, dont la nature et les instincts primitifs vont s’opposer de manière véhémente à tous les aspects de notre monde civilisé.
Cette toile de fond est ici abordée de manière magistrale, tant le décorum sauvage et indompté de l’Île du Crâne s’oppose avec force à celui, symétrique et calculé, de la grande métropole, laquelle n’est qu’une jungle elle-même, mais taillée dans la géométrie mathématique et impitoyable du monde civilisé. Et c’est ce dernier qui, d’une manière aussi cruelle qu’indiscutable, remportera le combat contre une nature en apparence pourtant si puissante…
Le combat du siècle ! (ou tout simplement le plus grand combat de tous les temps !)
Mais cette thématique opposant les deux versants de notre monde n’est qu’une parmi toutes celles qui viennent épaissir la toile du fond de KING KONG, démontrant l’exceptionnelle richesse de son sous-texte.
Par exemple, il n’est pas du tout anecdotique que le film s’ouvre sur le New-York de son époque, alors en plein cœur de la grande crise économique. Le personnage d’Ann Darrow (joué par Fay Wray) (1) incarne à lui-seul la situation. Et c’est bien Ann qui ramènera le monstre des temps perdus, éperdument amoureux d’elle, depuis le bout du monde. À partir de là, on peut très bien voir dans cette créature la transposition symbolique et cauchemardesque de la dite crise sous sa forme la plus monstrueuse, venue de nulle part, puis combattue avec toute la force du désespoir. Quant à la scène finale qui voit le géant abattu par l’armée, n’est-il pas possible d’y voir également, à travers ces avions symbolisant la toute puissante technologie du monde civilisé alors encore confiant dans le progrès, la future victoire contre une crise foulée au pied du plus illustre symbole du progrès : l’Empire State Building ?
Quand on y songe, le sujet du film n’est également que la mise en abime de ce que le film était lui-même à l’époque de sa création : Le personnage de Karl Denham qui espère ramener les foules dans les salles obscures à coup d’images spectaculaires jamais vues auparavant fait ainsi parfaitement écho à ce que souhaitaient Ernest B. Schoedsack & Merian C. Cooper en tournant KING KONG, c’est-à-dire redonner, en pleine période de crise, un élan pour le cinéma à grand spectacle et offrir aux spectateur un moment de rêve et d’évasion en cette époque troublée !
Le choc des cultures !
Et que dire de tous les autres thèmes déroulés tout au long du récit ? Se bousculent ainsi celui de la Belle et la Bête, du Bon Sauvage, ainsi qu’une réflexion sur l’anthropologie et le choc des cultures.
Par rapport au mythe de la Belle et la Bête se décline ainsi sa composante sexuelle, symboliquement illustrée lorsque le roi Kong tente d’effeuiller la belle Ann Darrow, laquelle, apeurée, déclenche chez son brutal prétendant un sourire baveux doublé d’un regard lubrique ! Incroyable métaphore sexuée pour une époque parallèlement très prude !
À celui du Bon Sauvage s’opposent naturellement les dimensions gargantuesques du gorille géant, qui finissent en réalité par annihiler toute possibilité d’apprivoisement, voire de simple harmonie.
Quant à la réflexion sur l’anthropologie, prière de se référer aux deux thèmes précédents !
C’est dire toute la richesse, d’un simple point de vue thématique, d’un film à la force indestructible, qui allait lui-même devenir un mythe moderne, et l’un des premiers mythes exclusivement cinématographiques.
C’est ainsi que le temps a fait son office, et que notre KING KONG premier du nom est devenu l’un des chefs d’œuvre de l’Histoire du cinéma…
Le coup de foudre, ça existe !
2) Son of Kong : Papa ou t’es ?
Le succès de King Kong fut si gigantesque que l’idée d’une suite parait tout simplement naturelle. Celle-ci arriva pourtant par la petite porte, la même année.
Bien moins bon que le précédent (il fut d’ailleurs un cuisant échec commercial), SON OF KONG a surtout été conçu pour réinvestir les chutes de son prédécesseur en matière de scènes fantastiques (avec styracosaure, ours géant et serpent de mer !).
Le synopsis : Après la mort de King Kong, Karl Denham se retrouve ruiné car il a perdu son procès pour avoir causé la destruction de Manhattan. Il décide alors de retourner sur l’Île du Crâne, persuadé que les indigènes y ont caché un trésor incommensurable. Arrivés sur l’île après moult péripéties, Denham et l’équipage du Venture (parmi lesquels s’est faufilée une jeune femme nommée Hilda) arrivent à destination et découvrent rapidement l’objet de leur quête. Ils font également connaissance avec le fils de Kong, qu’ils prénomment Koko. Celui-ci, bien plus amical que son défunt père, va les défendre contre les monstrueuses créatures qui peuplent encore les lieux…
Qu’est ce qu’il veut ce p’tit Kong ?
Il est évident que cette séquelle a été tournée hâtivement (même pas un an après le premier film !), davantage comme une petite série-B que comme une vraie production à grand spectacle, afin de recycler les scènes les plus intéressantes (en termes d’effets spéciaux) ayant dû être écartées du film précédent.
Réalisé avec un budget de 250 000 dollars (trois fois moins que le précédent), SON OF KONG n’a réellement été mis en chantier que par Ernest B. Shoedsack, sans la présence de son compère Merian C. Cooper, et avec une participation limitée de la part de Willis O’Brien, qui s’est contenté de refiler les chutes du film précédent à ses collaborateurs.
SON OF KONG est ainsi un petit film sans envergure, sans aucune valeur ajoutée par rapport à son prédécesseur, et sans toute la toile de fond qui allait de pair ! Qui plus-est, il fait également figure de parent pauvre en termes d’effets spéciaux, puisqu’il nous montre ce que l’équipe du premier film avait choisi de ne pas garder.
Toutefois, en grande partie parce qu’il s’agit d’un film resté longtemps inédit (pas moyen de le voir pendant des lustres !), il se laisse déguster pour ce qu’il est : Un petit film d’aventures fantastiques désuet, suranné et familial.
La bouille du petit Koko (!!!), alors qu’il passe son temps à rouler des yeux et à se gratter la tête, tire ainsi le film vers la comédie, tandis que les superbes décors nous donnent bel et bien l’impression que nous sommes toujours sur l’Île du Crâne…
Un petit bonus. Voilà ce qu’est ce second film. Une suite réservée, quoiqu’il en soit, aux amateurs de bonnes vieilles séries-B naïves et gentiment exotiques, à déconseiller aux spectateurs n’ayant aucune appétence pour ce type de cinéma bis…
Tout comme le premier film, mais en tout petit !
3) De la poésie comme matière à effets spéciaux
Et bien non : KING KONG n’était pas le premier film de gorilles de l’histoire du cinéma. Un an auparavant, un gorille belliqueux (mais de taille normale) terrorisait les spectateurs dans DOUBLE ASSASSINAT DANS LA RUE MORGUE, un film d’horreur réalisé par Robert Florey d’après la nouvelle d’Edgar Alan Poe. MURDERS IN THE RUE MORGUE (titre VO) était le troisième film de la série des Universal Monsters, après DRACULA et FRANKENSTEIN. Mais parlons un peu de son gorille : ce ne fut vraiment pas une réussite ! Le réalisateur avait eu la très mauvaise idée d’alterner ses prises de vue simiesques entre celles d’un acteur costumé, déguisé en gros singe, et celles d’un chimpanzé grimaçant, filmé en gros plan ! À ce stade, les images n’étaient absolument par raccord et le résultat était catastrophique ! Ernest B Schoedsack & Merian C Cooper s’en sont certainement souvenu l’année suivante, lorsqu’ils ont fait appel au spécialiste des effets spéciaux Willis O’Brien pour la conception de leur singe géant !
C’est tout ce qui fait la différence avec notre KING KONG : Ses effets spéciaux.
Il est aujourd’hui habituel de le crier sur les toits : « Willis O’Brien était un génie ». Le plus grand créateur d’effets spéciaux de son temps, et l’un des plus illustres représentants de sa discipline. Un visionnaire doublé d’un artiste au talent incroyable.
On l’a souvent entendu aussi : « King Kong c’est vachement bien parce que ses effets spéciaux véhiculent une merveilleuse poésie ». Alors ? Tout le monde a t-il compris en quoi cela relevait effectivement d’une certaine forme de poésie ?
Vertiges de l’amour !
C’est pourtant bien cette poésie dont ont parlé les critiques de cinéma qui rend cette œuvre inégalable, où la technique rudimentaire des effets spéciaux fait corps avec la naïveté du sujet, telles les rimes au service de la prose. Ainsi, lorsque le roi Kong affronte un tyrannosaure ou lorsqu’il évolue dans sa caverne préhistorique, c’est bien son animation image par image, totalement factice, qui le rend si cohérent.
Le principe est le suivant : Si un film est réaliste, les images sont réalistes. S’il est fantastique, les images sont fantastiques. S’il est naïf, les images le sont aussi. C’est pour cette raison que tous les remakes du monde et toute la technologie possible et imaginable ne parviendront jamais à retrouver l’essence de l’œuvre originale chroniquée ici, où naïveté et effets spéciaux de l‘aube vont de pair. Où les trucages antiques riment avec cette exploration d’une île peuplée de créatures antédiluviennes. C’est la rencontre totale entre le fond et la forme, l’osmose absolue entre un sujet et sa fabrication. Ce sont, encore une fois, les rimes qui coïncident avec le contenu du poème…
Près d’un siècle plus tard, le temps a fait vieillir notre film, mais il n’a nullement atténué sa force. Il faut dire que KING KONG était né de la rencontre, comme c’est souvent le cas avec les grands moments de l’Histoire du cinéma, entre une poignée d’artistes exceptionnels. Depuis, les réalisateurs Merian C. Cooper & Ernest B. Shoedsack (qui, dans la scène finale, jouent les pilotes qui tuent eux-mêmes leur propre création dans un acte d’amour passionnel totalement infanticide !), le spécialiste des effets spéciaux Willis O’Brien, le compositeur Max Steiner (2) et même cette grande dame du cinéma que fut Fay Wray, brillent au panthéon du 7° art.
Comment réagissent tous les enfants du monde en voyant de telles images ?
Bonus : LE MONDE PERDU
Brouillon du futur KING KONG réalisé huit ans plus tard ? Certes. Mais quand même incontournable.
Une heure et huit minutes pour saisir l’essence du cinéma d’aventure, d’évasion et de fantaisie. Cette première adaptation du roman de Conan Doyle reste la plus ambitieuse, la plus spectaculaire et la plus pure de toutes les adaptations portées à l’écran à ce jour.
Le film a pourtant incroyablement mal vieilli sur bien des points. Le jeu de pantomime des acteurs, propre à l’époque du muet, ne s’accorde pas trop avec la tonalité du film. Un peu comme si les acteurs récitaient du Shakespeare en combattant un dinosaure ! La qualité de l’image est vraiment très abîmée, jaune, criblée de rayures et autres déchirures à priori impossibles à restaurer. La musique classique qui a été posée par-dessus tourne en boucle et finit par devenir agaçante. Les scènes naïves et ampoulées se succèdent les unes après les autres. Le film est réalisé en 1925 par Harry O. Hot, un cinéaste complètement oublié, qui ne réalisa aucun autre film connu du grand public. Et pourtant…
Willis O’Brien, déjà au top !
Les décors et les créatures préhistoriques sont magnifiques. Les effets spéciaux déjà accomplis du grand Willis O’Brien et sa technique de l’animation « image par image » demeureront indépassables jusqu’à la fin des années 80, soit pendant plus de soixante ans ! Les séquences où l’on voit des dizaines de dinosaures dans les plaines de l’Amazonie témoignent du travail de titans effectué par O’Brien et son équipe. Et ni la technique rudimentaire, ni les rapports à la réalité paléontologique, aujourd’hui obsolètes, ne sauraient gâcher le spectacle. Tous les spécialistes des effets spéciaux qui écumeront le 7° art revendiqueront l’héritage de Willis O’Brien. De Ray Harryhausen ((encore lui !) JASON ET LES ARGONAUTES, LE 7ème VOYAGE DE SINBAD) à Phil Tippett (LE DRAGON DU LAC DE FEU, LE RETOUR DU JEDI, JURASSIC PARK), il n’y en aura pas un qui ne portera aux nues le grand génie qui, juste après George Méliès, allait donner ses lettres de noblesse à la notion d’effets spéciaux, propre à la magie du cinéma.
Ainsi, même si LE MONDE PERDU est aujourd’hui considéré comme le brouillon de KING KONG (puisque huit ans plus tard, le film de Cooper & Schoedsack bénéficiera de la même construction narrative et des mêmes effets spéciaux signés O’Brien), il demeure absolument et définitivement la source du genre. À partir de TARZAN (en 1931) et jusqu’au KING KON de Peter Jackson (2005), son influence perdurera et ce, indéfiniment.
Willis O’Brien, un génie qui réalisa peu de films, mais que le fit bien…
(1) : Fay Wray avait déjà joué le personnage principal du précédent film de Merian C. Cooper & Ernest B. Shoedsack : LES CHASSES DU COMTE ZAROFF (1932).
(2) : KING KONG est à priori (source à vérifier) le premier film de l’histoire du cinéma pour lequel la musique a été imaginée et composée spécialement !
1ère partie – Vous êtes ici : KING KONG 1933
2ème partie : KING KONG CONTRE GODZILLA, KING KONG S’EST ÉCHAPPÉ, LA GUERRE DES MONSTRES
3ème partie : KING KONG 1976 + KING KONG 2
4ème partie : KING KONG 2005
5ème partie : SKULL ISLAND
See you soon !!!